Deux ans après avoir pris en charge des patients atteints de mpox lors de la précédente épidémie de variole du singe, l’Institut Pasteur s’est dit prêt à en « tester et vacciner » de nouveaux. Dans un communiqué rappelant le contexte récent de recrudescence de la maladie virale, l’organisme a affirmé, lundi 19 août, que sa « cellule d’intervention biologique d’urgence » analysait désormais, « sur demande des autorités sanitaires, les prélèvements suspects » réalisés dans des établissements hospitaliers parisiens ou au sein de son centre médical.
Ce dernier, spécialisé en médecine du voyage, « a déclenché son protocole interne lui permettant de tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox (…) dans des conditions optimales de sécurité ». Il dit par ailleurs se tenir « à la disposition des autorités sanitaires pour vacciner dans ses murs toutes les personnes issues des populations ciblées par les recommandations sanitaires en cours de réévaluation ».
Au lendemain de l’enregistrement en Suède d’un premier cas d’infection au variant du mpox, correspondant au sous-type clade 1b, une première hors d’Afrique, le premier ministre démissionnaire français, Gabriel Attal, avait annoncé, vendredi, le placement du système de santé de l’Hexagone en « état de vigilance maximale », après un premier point avec les ministres chargés du sujet.
A l’issue d’une réunion gouvernementale lundi à ce sujet, le gouvernement a confirmé qu’« à ce jour, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée en France », dans un point sanitaire publié lundi soir. Mais l’Institut Pasteur se prépare à cette éventualité : « En cas de test positif, la prise en charge des patients sera assurée en lien avec les établissements de santé de référence, avec lesquels l’Institut Pasteur entretient une collaboration étroite. »
« Situation sanitaire sérieuse »
Interrogée samedi sur France Inter au sujet de la vaccination, Karine Lacombe, infectiologue et cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a considéré qu’« il fallait être optimiste ». « Il y a des vaccins pour les différentes populations, et les industriels sont sur le pont pour augmenter la production, assure-t-elle. (…) Il n’y a aucune inquiétude par rapport à l’accès aux vaccins. »
Quand bien même, pour Yasmine Belkaid, la directrice générale de l’Institut Pasteur, « il s’agit d’une situation sanitaire sérieuse, qui requiert toute [leur] vigilance ». Le 14 août, face à la résurgence des cas de mpox en Afrique, notamment ceux correspondant au clade 1b, lequel est plus létal que les autres variants, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclenché son plus haut niveau d’alerte sanitaire.
Elle a d’ailleurs recommandé, lundi, aux pays touchés par le variant du mpox de lancer des plans de vaccination dans les zones où des cas sont apparus. L’OMS appelle aussi les pays touchés à mettre en place ou à renforcer les dispositifs de coordination des interventions d’urgence aux niveaux national et local, à accroître la surveillance de la maladie ainsi que son dépistage, en différenciant les clades, et à lui signaler les cas « en temps utile et sur une base hebdomadaire ».