Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, dont les hospitalisations, gardées secrètes, ont suscité la controverse en janvier, se remet bien d’une procédure sous anesthésie générale, selon ses médecins, cités dans un communiqué transmis par le Pentagone, lundi 12 février. Ces derniers ont précisé que M. Austin devrait reprendre ses fonctions mardi.
Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il avait été admis dans un hôpital de la banlieue de Washington, dimanche, dans une unité de soins intensifs pour un problème de vessie et avait délégué ses fonctions à son adjointe, Kathleen Hicks. « Nous prévoyons un rétablissement réussi », ont écrit lundi les médecins de M. Austin, en précisant « ne pas s’attendre à une hospitalisation prolongée » du chef du Pentagone.
Cette fois, la Maison Blanche et le Congrès ont bien été informés de l’état de santé du ministre avant son hospitalisation, a précisé lundi son porte-parole, Pat Ryder. Ce dernier n’était toutefois pas en mesure de dire si M. Austin reprendrait ses fonctions « depuis l’hôpital ou chez lui ». Il a toutefois précisé qu’un déplacement de M. Austin à Bruxelles, prévu cette semaine, avait été annulé. Selon les médecins du ministre, son problème de vessie ne devrait pas influer sur le pronostic de traitement de son cancer, qui « demeure excellent ».
Eviter un nouveau tollé
Au cours d’une conférence de presse, le 1er février, M. Austin avait présenté ses excuses pour avoir gardé le secret sur son cancer, une affaire qui avait provoqué un tollé dans le pays. Car, en pleine année électorale et alors que les Etats-Unis sont partie prenante de deux conflits majeurs, en Ukraine et dans la bande de Gaza, M. Austin a été opéré et par deux fois hospitalisé, en décembre et en janvier, sans que le président, Joe Biden, en ait été tenu informé.
« C’était une erreur », a reconnu Lloyd Austin lors de ce point de presse, auquel il s’est présenté avec une démarche encore raide. M. Austin a expliqué qu’il avait « directement » présenté ses excuses à M. Biden et que ce dernier avait réagi « avec grâce ». L’affaire avait provoqué la stupéfaction jusque dans le camp démocrate et suscité des appels de républicains à la démission de Lloyd Austin.
Cette fois, le département de la défense a promptement communiqué sur sa nouvelle hospitalisation : les médias ont été prévenus à peu près deux heures après son départ pour le centre médical Walter-Reed. Et des notifications ont été envoyées à la Maison Blanche et au Congrès, selon Pat Ryder, le porte-parole du département. La controverse sur les problèmes de santé de Lloyd Austin est survenue au moment où les forces américaines en Irak et en Syrie sont régulièrement visées par des attaques de combattants soutenus par l’Iran, selon Washington.