Retour à la réalité après les rêves de spéculation. A quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques (JO), le 26 juillet, les prix affichés des hébergements ne sont plus aussi stratosphériques que ceux qui avaient été annoncés durant l’été 2023. « Depuis septembre-octobre, alors que les étrangers asiatiques et américains ont fait leurs réservations, les prix ont décliné et continuent de baisser un peu tous les jours », confirme Romain Bellet, cofondateur de WeHost, une conciergerie qui gère un volume assez large de locations, du studio à la grande maison.
S’il est difficile de généraliser, les professionnels estiment qu’une location pour un séjour de courte durée à Paris, dans une gamme moyenne, se paie désormais 1,5 fois son prix habituellement pratiqué sur la même période. Et non plus 2,5 fois, comme c’était le cas cet automne. Ainsi, un studio classique dans le 20e arrondissement de la capitale, qui, d’ordinaire, se loue autour de 60 à 100 euros la nuit, se négocie aujourd’hui entre 100 et 150 euros dès lors qu’il concerne la période des JO.
« Les appartements se remplissent difficilement, confirme Romain Bellet, qui relève des taux d’occupation de l’ordre de 20 à 25 % sur la plate-forme Airbnb. C’est très calme. Beaucoup attendent la dernière minute et de voir les prix baisser plus encore. » Autre signe inquiétant : lorsque la SNCF a ouvert son guichet pour les achats de billets de train, le pic de réservations qu’attendaient les professionnels du voyage n’a pas eu lieu.
« Hébergés chez des amis ou de la famille »
Tout cela nourrit de nouvelles interrogations sur la réalité d’un fort besoin d’hébergement lors des Jeux. « Parmi les 16 millions de visiteurs attendus, il y a de nombreux Français qui seront hébergés chez des amis ou de la famille », poursuit Joffrey Ichbia, cofondateur de Checkmyguest (conciergerie et services aux propriétaires), qui estime que ce paramètre a été sous-évalué. Au total, l’office de tourisme de Paris estime à 4,5 millions le nombre de ces touristes issus de l’Hexagone, habitant hors d’Ile-de-France et qui séjourneront dans la région pendant l’événement. « A un peu plus de deux mois du coup d’envoi, nous pouvons nous attendre à une augmentation de la demande des Français – qui détiennent près de 70 % des billets pour les Jeux », espère cependant la plate-forme Airbnb.
Au-delà des doutes sur la demande, la surabondance de l’offre vient jouer à la baisse sur les prix. Ceux qui souhaitent louer auront l’embarras du choix puisque à ce jour, rien que sur Airbnb, près de 145 000 logements sont désormais disponibles. Il y en avait 65 000 à l’été 2023. « Depuis septembre, nous recevons environ 1 000 sollicitations de propriétaires qui veulent mettre leur bien en location. D’habitude, c’est plutôt 200 », relève Quentin Brackers de Hugo, président de HostnFly, qui gère deux fois plus de biens que d’habitude sur la période.
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