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
A l’ouverture, lundi 26 février, de la 55e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, Antonio Guterres a déploré que, malgré ses appels urgents au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour « mettre fin à l’effusion de sang à Gaza et empêcher une escalade », celui-ci n’a pas agi.
L’offensive israélienne a fait 29 692 morts dans la bande Gaza, en grande majorité des civils, depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan du ministère de la santé du Hamas, qui annonce lundi que 92 Palestiniens ont été tués dans des frappes dans la nuit. En Israël, la guerre a fait 1 160 morts, pour la plupart également des civils, selon un décompte officiel de l’Agence France-Presse.
A Genève, M. Guterres a mis en garde contre les conséquences de l’inaction du Conseil de sécurité concernant la guerre à Gaza, comme son échec, en raison du veto russe, à agir sur la guerre en Ukraine. Cette inaction « a gravement – peut-être fatalement – porté atteinte à son autorité », a-t-il averti. « Le Conseil a besoin d’une réforme sérieuse de sa composition et de ses méthodes de travail. »
• Une offensive à Rafah « sonnerait le glas » de l’aide humanitaire

L’offensive à grande échelle annoncée par les autorités israéliennes sur la ville de Rafah, au sud du territoire, « ne serait pas seulement terrifiante pour plus d’un million de civils palestiniens qui s’y abritent ; elle sonnerait également le glas de nos programmes d’aide », a prévenu le chef de l’ONU.
« Rien ne peut justifier les meurtres, blessures, tortures et enlèvements délibérés de civils par le Hamas, le recours à la violence sexuelle ou le lancement aveugle de roquettes vers Israël. » « Et rien ne justifie la punition collective du peuple palestinien », a ajouté M. Guterres. « Je réitère mon appel à un cessez-le-feu humanitaire et à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », a-t-il insisté.
Ses commentaires interviennent après que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a répété dimanche, que son pays lancera une offensive à grande échelle sur Rafah, qui doit permettre d’assurer une « victoire totale » d’Israël face au Hamas. Un éventuel cessez-le-feu, en cours de discussion à Doha, ne ferait que retarder quelque peu l’inévitable, considère M. Nétanyahou.
Joe Biden dit espérer un cessez-le-feu à Gaza « d’ici lundi prochain »
Le président américain, Joe Biden, a déclaré, lundi, avoir « espoir » qu’un cessez-le-feu prenne place à Gaza « d’ici lundi prochain », au moment où les discussions se poursuivent en vue d’un accord comprenant notamment la libération d’otages détenus par le Hamas.
« Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n’est pas encore fait. J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu », a déclaré M. Biden à la presse lors d’un déplacement à New York.
Le chef des droits humains dénonce les attaques qui « minent la légitimité et le travail de l’ONU »
A l’ouverture de cette 55e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lui dénoncé avec force les tentatives de « miner la légitimité et le travail » de l’ONU.
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« Il s’agit notamment de désinformation qui cible les organisations humanitaires des Nations unies, les forces de maintien de la paix de l’ONU et mes services. L’ONU est devenue le paratonnerre de la propagande manipulatrice et le bouc émissaire des échecs politiques », a lancé M. Türk à la tribune. « Cette situation est profondément destructrice du bien commun et trahit cruellement les nombreuses personnes dont la vie en dépend », a-t-il insisté.
Au milieu d’une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, la principale agence d’aide des Nations Unies aux Palestiniens (UNRWA) a appelé à agir pour éviter une famine à grande échelle à Gaza. Mais l’UNRWA est accusée par Israël de « collusion » avec le Hamas et fait l’objet d’une campagne très virulente de la part des autorités israéliennes et de ses alliés. L’agence fait par ailleurs l’objet d’une évaluation demandée par M. Guterres et dont est chargée l’ancienne ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna.
Volker Türk lui-même n’est pas le bienvenu en Israël actuellement, les autorités dénonçant ce qu’elles perçoivent comme un biais de ses services en faveur des Palestiniens. Reste que l’ONU, comme de nombreuses ONG, estime qu’il n’y a pas d’alternative au rôle crucial que joue l’UNRWA pour l’aide humanitaire à Gaza.
Un plan d’évacuation des civils de Rafah présenté par l’armée au gouvernement israélien
L’armée israélienne « a présenté au cabinet de guerre un plan pour l’évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d’opérations à venir », a déclaré lundi le bureau de Benyamin Nétanyahou dans un communiqué. Aucun détail n’a toutefois été fourni sur les modalités d’une évacuation ni sur les endroits d’une relocalisation.
M. Nétanyahou avait précisé dimanche qu’il y avait « de la place » pour les civils « au nord de Rafah, dans les zones où nous avons terminé le combat ». Ces zones restent pourtant sous le feu israélien.
Le communiqué annonce également que le cabinet de guerre avait approuvé un plan de fourniture d’aide humanitaire « qui empêchera les pillages », sans plus de précisions.
Le gouvernement palestinien, qui siège en Cisjordanie occupée, remet sa démission au président Mahmoud Abbas
En Cisjordanie occupée, le gouvernement de l’Autorité palestinienne a de son côté remis sa démission, lundi 26 février au matin. « J’ai présenté la démission du gouvernement à monsieur le président le 20 février et je la remets aujourd’hui par écrit », a déclaré solennellement, de Ramallah, Mohammad Shtayyeh, chef du gouvernement palestinien depuis le printemps 2019. Selon lui, cette décision est prise « à l’aune des développements liés à l’agression contre Gaza » et à « l’escalade » des violences en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre.
Le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a accepté cette démission, a fait savoir la présidence dans un communiqué, quelques heures après l’annonce. « Le président a publié un décret acceptant cette démission et a chargé Mohammad Shtayyeh et son gouvernement de rester temporairement en poste jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé », y est-il écrit.
Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont critiqué M. Abbas, 88 ans, pour son « impuissance » face aux raids israéliens dans la bande de Gaza, voire demandé sa démission. « La prochaine étape requiert de nouvelles mesures gouvernementales et politiques qui tiennent compte de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza (…), un besoin urgent d’un consensus interpalestinien » et la création d’un Etat palestinien ayant autorité sur la Cisjordanie et Gaza, a estimé lundi M. Shtayyeh, lors de son annonce de démission.
• Le Hezbollah vise une base militaire israélienne en riposte à des raids sur l’est du Liban
Le Hezbollah a annoncé lundi avoir bombardé une base militaire israélienne en réponse à des raids ayant visé, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, l’est du Liban faisant deux morts dans les rangs de la puissante formation libanaise.
Le Hezbollah a « tiré 60 roquettes Katioucha sur la base de Nafah », sur le plateau du Golan occupé, « en riposte » aux frappes israéliennes sur la région de Baalbeck dans la plaine de la Bekaa, a annoncé la formation pro-iranienne. Interrogée par l’Agence France-Presse, l’armée israélienne a indiqué que « des dizaines de roquettes » avaient été tirées du Liban. Auparavant Israël avait annoncé avoir visé des positions du Hezbollah à Baalbeck en représailles à un tir de missile sol-air qui a détruit en matinée un gros drone israélien au-dessus du sud du Liban.
L’une des frappes a visé un dépôt du Hezbollah et l’autre un bâtiment relevant de la formation islamiste aux abords de la ville de Baalbeck, connue pour son temple romain, selon une source de sécurité. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux de ses combattants. L’armée israélienne a déclaré que ses avions de chasse avaient « ciblé des sites de la défense aérienne du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa ». « Ces frappes ont été menées en représailles à un tir de missile sol-air contre un drone Hermes-450 qui s’est abîmé plus tôt dans la journée », a-t-elle ajouté.
La région de Baalbeck, dans la Bekaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah qui y dispose d’une importante présence militaire. Ces frappes sont les premières à viser le Hezbollah hors de la région du sud du Liban, théâtre de violences quotidiennes depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier.