L’ouragan Milton est repassé en catégorie maximale, mardi 8 octobre, alors qu’il est prévu qu’il touche la Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, devenant possiblement « la pire tempête » à frapper cette péninsule « en un siècle », selon le président des Etats-Unis, Joe Biden.
Milton est « un ouragan majeur et dangereux » repassé en catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson – la plus élevée – après avoir été rétrogradé en catégorie 4, a averti mardi le Centre national des ouragans (NHC). Avec des vents pouvant aller jusqu’à 270 km/h, des « fluctuations d’intensité » sont probables avant que l’ouragan ne touche la côte ouest de la Floride, a-t-il précisé dans son dernier bulletin.
L’ouragan se déplace de sud-ouest en nord-est dans le golfe du Mexique. Son passage mardi au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique, n’a pas fait de victimes, provoquant seulement quelques dégâts matériels.
« Toute la péninsule de Floride est soit sous surveillance soit en alerte », a déclaré mardi Ron DeSantis, gouverneur de cet Etat du sud-est des Etats-Unis.
« Vous devez évacuer maintenant, c’est une question de vie ou de mort », a lancé Joe Biden à l’intention des habitants du troisième Etat le plus peuplé du pays. Sa vice-présidente, Kamala Harris, lui a emboîté le pas sur la chaîne ABC. La candidate démocrate à la présidentielle du 5 novembre a demandé aux habitants de « prendre au sérieux les responsables locaux ». Signe de la gravité de la situation, la Maison Blanche a annoncé que Joe Biden avait renoncé à se rendre comme prévu en fin de semaine en Allemagne puis en Angola.
« Tout le monde s’en va »
Le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants en réchauffant les eaux des mers et des océans, selon les scientifiques. Les températures de l’Atlantique Nord évoluent sans discontinuer depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur record, d’après des données de l’observatoire météorologique américain (NOAA).
Selon l’expert météorologique Michael Lowry, « si les pires prévisions se concrétisent pour la région de la baie de Tampa, les submersions côtières provoquées par Milton pourraient être le double de celles observées il y a deux semaines durant [l’ouragan] Helene ». « Milton s’est renforcé lundi à un rythme effréné », l’un des « plus rapides jamais observés dans le bassin atlantique », a également souligné cet expert.
Des générateurs, de la nourriture, de l’eau et des bâches sont distribués en Floride, et de nombreux habitants prévoient de quitter les lieux. A Tampa, des dizaines de voitures ont fait la queue pour collecter des sacs de sable afin de tenter de protéger leur maison des inondations attendues. « Je crains que tout ne soit inondé », confie, dans la file, Luis Santiago. Au sud de Tampa, dans la ville de Sarasota, Sam Lee s’est arrêté dans un magasin avant d’évacuer pour un Airbnb dans les terres avec sa femme et ses enfants. « Tout le monde s’en va. Je vais partir, pas tout de suite mais probablement plus tard dans la soirée, juste pour être prudent, car j’ai des enfants », raconte le plombier de 43 ans.
A Orlando, grande ville touristique du centre de la Floride, Disney a annoncé la fermeture de ses parcs d’attractions à partir de 19 heures (heure de Paris) mercredi.
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Le sud-est des Etats-Unis se remet tout juste du passage de l’ouragan Helene, à la fin de septembre, à l’origine d’inondations et de dégâts considérables dans une demi-douzaine d’Etats et qui a fait au moins 235 morts. En pleine campagne présidentielle, le candidat républicain Donald Trump n’avait pas tardé à accuser l’Etat fédéral d’avoir fait trop peu, trop tard, pour porter assistance aux sinistrés. Le républicain avait notamment accusé les démocrates d’avoir « volé l’argent » de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (Fema), « afin de pouvoir le donner à leurs immigrés illégaux ». « N’avez-vous donc aucune empathie pour la souffrance des gens ? », lui avait répondu sa rivale, Kamala Harris.