Rien ne semble arrêter Moscou dans sa volonté de « russifier » les enfants ukrainiens et de s’opposer à leur retour dans leur pays, en dépit des médiations internationales. Qu’ils vivent dans les territoires ukrainiens occupés par l’armée russe ou qu’ils aient été déportés en Russie, de jeunes Ukrainiens sont intégrés à marche forcée à des écoles et à des programmes militarisés de « rééducation », et ceux qui sont orphelins ou ont été séparés de leurs parents disparaissent peu à peu dans des institutions publiques et des familles d’adoption russes.
« La Russie ne respecte aucune règle internationale et ne souhaite rendre aucun enfant. Il est de plus en plus difficile d’en rapatrier. Les services spéciaux russes font tout pour l’empêcher », dénonce Mybola Kuleba, le directeur de l’association Save Ukraine, une ONG pionnière dans le rapatriement d’enfants ukrainiens depuis la Russie.
« Si un enfant parle de revenir en Ukraine, il est immédiatement arrêté, interrogé, soumis à une enquête, précise M. Kuleba, accablé. En territoire ukrainien occupé, des parents d’enfants qui exprimaient le souhait de venir à Kiev ont été arrêtés et jetés en prison. Certains Ukrainiens qui ont tenté d’aller chercher des enfants en Russie, en voyageant via des pays tiers, ont été arrêtés dès leur arrivée à l’aéroport de Moscou et bannis de Russie pour vingt ans. »
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