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Mark Carney, officiellement premier ministre d’un Canada plongé dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump

by Marko Florentino
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Mark Carney arrive à Rideau Hall, la résidence de la gouverneure générale du Canada, à Ottawa, le 14 mars 2025.

Le nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, est entré en fonctions, vendredi 14 mars, avec la lourde tâche de prendre les rênes d’un pays choqué et anxieux d’être devenu la cible privilégiée des attaques de Donald Trump.

Lors de sa première adresse officielle aux habitants d’un pays en pleine tourmente face aux menaces de son puissant voisin américain, le nouveau premier ministre a déclaré, vendredi, que « nous ne ferons jamais, jamais, de quelque manière que ce soit, partie des Etats-Unis », en réponse aux allusions répétées de Donald Trump au fait que le Canada puisse devenir le 51e Etat américain. Mais il a dit respecter les Etats-Unis et chercher des moyens de « travailler avec » le président américain, Donald Trump.

Les messages de félicitations au nouveau premier ministre n’ont pas tardé à affluer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé, sur le réseau X, que « l’Europe et le Canada sont des amis et des partenaires de confiance. Aujourd’hui, cette relation est plus cruciale que jamais ». « Je me réjouis de travailler avec vous pour défendre la démocratie, le commerce libre et équitable, ainsi que nos valeurs communes », a-t-elle ajouté.

En Allemagne, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré dans un message à son homologue canadien que « c’est précisément en ces temps de grands défis que la valeur particulière de notre partenariat se révèle ». « Ensemble, nous nous engageons pour la liberté, la paix et la sécurité, ainsi que pour la prospérité et le développement économique des deux côtés de l’Atlantique », a-t-il poursuivi.

« Félicitations à Mark Carney pour son entrée en fonctions en tant que premier ministre du Canada », a réagi de son côté, sur X, Vololdymyr Zelensky, lui souhaitant le « succès ». « J’ai hâte de renforcer la coopération entre nos Etats », a ajouté le président ukrainien, remerciant le Canada pour son soutien contre l’invasion russe.

Tournant la page de la décennie Justin Trudeau, le Parti libéral au pouvoir mise maintenant sur l’expérience de banquier central de Mark Carney pour rassurer les Canadiens confrontés à une guerre douanière qui pourrait faire vaciller l’économie.

« C’est un moment crucial pour notre pays », avait-il reconnu lundi, parlant de « jours sombres ». Mais « que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera », a-t-il promis, en référence à la rivalité sportive entre les deux pays.

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M. Carney, qui fêtera ses 60 ans dimanche, est un novice en politique ; il n’a jamais été député ou ministre. Mais il n’aura pas le droit à une lune de miel et récupère une feuille de route particulièrement chargée puisqu’il devra aussi tenter de mener son parti pour les prochaines élections.

« Prêt à s’asseoir avec le président Trump »

Les menaces posées par Donald Trump dominent la vie politique canadienne depuis des semaines et devraient rester le principal sujet de la campagne électorale à venir. Le président américain, qui a lancé une guerre commerciale avec son voisin à coups de droits de douane, ne cesse par ailleurs de répéter que la « seule chose sensée » à faire pour le Canada serait de rejoindre les Etats-Unis d’Amérique. « Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu’ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les Etats-Unis », a-t-il déclaré jeudi.

Mark Carney, qui a prêté serment en tant que 24e premier ministre du Canada devant la gouverneure générale, Mary Simon, a dit mercredi qu’il était « prêt à s’asseoir avec le président Trump » pour discuter des échanges commerciaux. Mais cela ne peut se faire qu’en « respectant la souveraineté canadienne », a-t-il ajouté.

Cet économiste, qui a fait fortune en tant que banquier d’affaires chez Goldman Sachs, avant de diriger la Banque du Canada, puis celle d’Angleterre, promet de s’appuyer sur son expérience des crises. Mark Carney « arrive à un bon moment », estime Félix Mathieu, politologue à l’université de Winnipeg. « Les gens semblent avoir confiance en lui pour affronter Donald Trump. »

Le Parti libéral et les conservateurs au coude-à-coude

Ces dernières semaines, il s’est clairement efforcé de se démarquer de Justin Trudeau, se présentant comme centriste. Dans une vidéo jeudi, ce dernier – qui avait déclenché une vraie Trudeaumania à son arrivée au pouvoir en 2015 – a déclaré être « fier d’avoir été au service d’un pays où les gens se battent pour ce qui est juste » et « se montrent toujours à la hauteur ».

Selon des sources gouvernementales, des élections législatives devraient être annoncées par le nouveau premier ministre dans les jours qui viennent et se tenir fin avril ou début mai. Un défi pour Mark Carney, qui n’a pas d’expérience politique et qui devra s’appliquer à ne pas incarner qu’« une élite économique, autant face à Donald Trump que face à l’électorat canadien », estime Frédéric Boily, professeur de science politique à l’université de l’Alberta.

Au moment de la démission de Justin Trudeau, début janvier, les libéraux semblaient promis à une lourde défaite électorale. Les conservateurs de Pierre Poilievre étaient alors crédités de plus de 20 points d’avance dans les sondages. Mais toutes les cartes ont été rebattues depuis et les deux partis sont maintenant au coude-à-coude dans les intentions de vote.

Mark Carney a affirmé que la lutte contre le changement climatique serait une priorité absolue, mais a prévu de supprimer la taxe carbone de M. Trudeau, qui « divise » les particuliers et les familles. Il a conservé le noyau de l’équipe de Justin Trudeau, notamment les ministres chargés des négociations avec Washington, la ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre des finances, Dominic LeBlanc.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Canada, Pierre Poilievre dans la droite ligne de Donald Trump

Le Monde avec AFP

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