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Nos enfants-consommateurs vont-ils ruiner nos efforts pour ralentir le dérèglement climatique ?

by Marko Florentino
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J’ai encore ces breloques en travers du gosier. L’autre jour, je traînais les enfants sous la pluie, de retour d’une manif, me sentant coupable d’imposer ce choix militant et humide à ma progéniture, quand nous sommes passés devant l’antre du démon. La boutique d’une chaîne « accessoires, beauté, bijoux, cheveux » dont l’enseigne peuple les centres-villes et les galeries commerciales. Tout y semble bon marché, brillant, pas indispensable – barrettes, boucles d’oreilles, faux ongles… Mais c’est irrésistible. Surtout quand on a 9 ans. Ma fille et sa copine ont fait des yeux de chaton triste. J’ai cédé. Elles se sont ruées sur des serre-tête de princesse de pacotille. Pas en reste, mon fils en a choisi un à feuilles de laurier dorées, proche de la couronne de Jules César dans Astérix. C’est alors que la vendeuse a signalé une promotion qui devait rendre des élastiques à cheveux gratuits si un dernier article était choisi. Le gouffre du dépassement des limites planétaires s’ouvrait un peu plus sous mes pieds.

Le maléfice a été rompu en caisse : il y a en avait pour plusieurs dizaines d’euros d’objets en plastique et en métal, de mauvaise qualité, fabriqués à l’autre bout du monde, parfaitement inutiles. Un réflexe d’autodéfense l’a emporté sur la bienséance. J’ai crié : « C’est beaucoup trop cher pour ce que c’est ! On repose tout et on y va ! »

Je ne suis pas la seule à ronger mon frein face à ces consommateurs en herbe dont les envies, pulsionnelles, sont incompatibles avec nos efforts, même modestes, de sobriété. Giuseppe, 43 ans, et sa famille romaine essayent ainsi d’avoir « un style de vie sobre », sans voiture, sans plastique, sans vêtements synthétiques, sans produits ultratransformés. Mais ses filles de 7 et 8 ans ne l’entendent pas de cette oreille et poussent « en permanence » leurs parents « à acheter de la fast fashion », autant qu’à « aller chez McDo ». « Ce n’est pas facile de résister : les petites sont tenaces et insistantes, car elles veulent être comme leurs copines, dont les parents sont indifférents à l’environnement », regrette Giuseppe qui a conscience que ses enfants sont, par ailleurs, les proies de la publicité.

« En permanence exposés à des marques »

Que répondre aux supplications enfantines ? « La question du plaisir immédiat est compliquée, les jeunes sont très impulsifs, il faut leur apprendre à se projeter : on peut, par exemple, leur proposer de faire la liste de ce qu’ils désirent, pendant une semaine, et de voir, un mois plus tard, s’ils en ont encore envie », suggère Coralie Damay, enseignante-chercheuse à l’Institut supérieur de commerce de Paris, spécialiste de la consommation des enfants.

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