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Le premier président de gauche de Colombie, Gustavo Petro, est arrivé au pouvoir il y a deux ans, le 7 août 2022. Elu sur la promesse de réformes sociales ambitieuses qu’il peine à faire voter faute de majorité au Congrès, le chef de l’Etat se heurte, pour mettre en place la « paix totale » à laquelle il aspire, à la violence des groupes armés encore en activité liés au trafic de drogue. Pour l’atteindre, M. Petro plaide, dans un entretien au Monde, pour la dépénalisation des drogues au niveau mondial.
Au sujet de la victoire de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle au Venezuela, décrétée par le pouvoir chaviste et contestée par l’opposition, il appelle Caracas à effectuer un dépouillement « transparent » et « sous contrôle international » du scrutin.
Vous avez tenté en vain, avant l’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela, de faire signer un document dans lequel le gouvernement et l’opposition se seraient engagés à reconnaître le résultat du scrutin…
Cela fait des mois que le Mexique essaie avec l’aide de la Norvège, ou moi-même avec les Etats-Unis et l’Europe, de construire un cadre pour que la situation politique au Venezuela ne dégénère pas en conflit armé violent. Si cela arrivait, cela aurait forcément un impact en Colombie. Le chemin du Venezuela doit être celui de la paix et de la démocratie. Dans une démocratie, il n’y a pas d’exception : le peuple doit avoir le pouvoir d’élire ses dirigeants.
Quelle est votre position concernant la situation actuelle ?
Quelle que soit la volonté du peuple vénézuélien, elle sera respectée par la Colombie. Il s’agit d’un moment délicat et toutes les parties doivent être prêtes à le gérer pacifiquement. Nous attendons le rapport des observateurs et nous invitons également le gouvernement vénézuélien à procéder à un dépouillement transparent des voix, avec un décompte des votes et des procès-verbaux, sous contrôle international.
Nous sommes en contact permanent avec tous les secteurs du Venezuela afin de garantir le meilleur pour l’avenir des Vénézuéliens, et nous sommes convaincus que tous les acteurs politiques respecteront la décision finale du peuple.
Quelle est votre principale satisfaction des deux premières années de votre mandat ?
C’est sans nul doute la réduction de la pauvreté. Après une très forte augmentation avec la crise liée au Covid-19, nos politiques ont permis de faire sortir 1,6 million de personnes de la pauvreté en 2023, par rapport à 2022, soit 10 % de pauvres en moins [le taux de pauvreté s’établit aujourd’hui à 33 % au niveau national, mais 41 % dans les zones rurales].
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