où et comment l’observer en sécurité en France ?

Le Soleil et la Lune vont offrir aux amateurs d’astronomie un phénomène céleste exceptionnel. Une éclipse solaire va parcourir, samedi 29 mars, le ciel de l’hémisphère Nord, sur une bande d’environ 500 kilomètres courant du Canada à la Sibérie, en passant par l’Europe et la France, où elle ne sera que partielle, transformant le Soleil en un croissant lumineux. Il s’agit de la première éclipse de l’année 2025, et de la 17^e du XXI^e siècle. Ce phénomène astronomique arrive en période de nouvelle Lune, lorsque le Soleil, la Terre et son satellite sont alignés.

Où et quand sera-t-elle visible ?

L’éclipse débutera sur la côte est du Canada, où l’occultation du disque atteindra 93 %, selon l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE). Le spectacle sera ensuite visible du Groenland, d’Islande, du nord-ouest de l’Afrique et d’une grande partie de l’Europe − à l’exception de certains pays de l’Est, du sud de l’Italie et de la Grèce. L’éclipse finira sa course dans le nord de la Russie. « En Europe, le Soleil sera masqué d’autant plus par la Lune que l’observateur se trouvera à une latitude élevée et vers l’ouest », précise Stelvision.

En France hexagonale, le spectacle durera entre une heure et demie et deux heures, selon les régions. Il commencera un peu avant 11 heures, à Brest (Finistère), et s’achèvera vers 13 heures, à Strasbourg. A ces latitudes, et si le ciel est dégagé, il sera possible d’observer une fraction du Soleil occultée par le disque noir de la Lune, à 23,5 % à Paris, 16 % à Strasbourg, 15,7 % à Lyon, 9,9 % à Nice, et seulement 6 % à Ajaccio. L’obscuration sera maximale à Brest, où la Lune grignotera 32,5 % de l’astre.

L’IMCCE a élaboré une carte interactive qui permet de connaître le degré d’occultation du Soleil et l’heure d’obscuration maximale en fonction de la position géographique.

Comment l’observer sans danger ?

Même s’il s’agit d’une éclipse partielle, il est impératif de ne pas regarder le phénomène directement – même avec des lunettes de soleil ou à travers un nuage –, car les rayons peuvent brûler la rétine « de façon tout à fait indolore et avec pourtant des conséquences irréversibles », rappelle l’Observatoire de Paris.

« Pour observer une éclipse, il y a deux méthodes sûres », poursuit l’établissement d’astronomie. Soit en utilisant des lunettes spéciales éclipses certifiées par la directive européenne 89/686/CEE soit par « observation indirecte par projection : un trou dans une feuille cartonnée projettera l’image du Soleil éclipsé sur une deuxième feuille cartonnée. La taille de l’image dépendra de la distance entre les deux feuilles [voir un schéma en cliquant ici] ».

Des animations pour suivre l’éclipse dans les meilleures conditions seront également organisées partout en France, comme à la Cité de l’espace de Toulouse, au Planétarium de Reims (Marne) ou par la Société d’astronomie de Nantes. L’Association française d’astronomie a regroupé les différents sites sur une carte interactive. Des images de l’éclipse seront également retransmises en direct sur YouTube.

Quand aura lieu la prochaine éclipse ?

Pour observer de nouveau une éclipse solaire en France, il faudra attendre le 12 août 2026. Celle-ci ne sera pas totale, mais l’obscuration sera très importante dans le sud-ouest du pays, atteignant jusqu’à 99,5 % à Biarritz.

Une éclipse totale – qui plonge brièvement une partie de la planète dans l’obscurité, quand le diamètre de la Lune correspond exactement à celui du Soleil –, vue de la Terre, est un phénomène plus rare. La dernière observable en France remonte à août 1999, et la prochaine est attendue le 3 septembre 2081, selon l’Observatoire de Paris.

Une éclipse de Lune – phénomène se produisant lorsque l’astre glisse dans l’ombre de la Terre, qui fait alors écran aux rayons solaires – est prévue le 7 septembre 2025.