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Patrice Laffont, animateur de télévision, est mort à l’âge de 84 ans

by Marko Florentino
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L’animateur Patrice Laffont, le 8 février 1989, sur le plateau du jeu « Des chiffres et des lettres », à Paris.

« Des chiffres et des lettres », « Fort Boyard », « Pyramide »… L’animateur et producteur de télévision Patrice Laffont est mort d’un accident cardiaque, mercredi 7 août, dans sa maison d’Oppède (Vaucluse), selon les informations de France Bleu. Né à Marseille en 1939, il aurait eu 85 ans fin août.

L’animateur de télévision Patrice Laffont a été pendant des décennies le « Monsieur Jeu » du PAF avant de voir son étoile pâlir et de retourner à ses premières amours, le théâtre. « Sa bienveillance et son espièglerie ont enchanté des générations de téléspectateurs », a réagi la ministre de la culture démissionnaire, Rachida Dati, sur le réseau social X.

Emmanuel Macron a salué la mémoire du présentateur vedette de télévision, qui a « rassemblé des familles entières » autour d’émissions cultes. « “Des chiffres et des lettres”, “Fort Boyard”, “Pyramide” : Patrice Laffont a rassemblé des familles entières devant la télévision. Mes condoléances à ses proches ainsi qu’aux générations qu’il a tant marquées », a déclaré le chef de l’Etat sur X.

« Merci d’avoir tracé le chemin, d’avoir été un pionnier, de m’avoir donné l’envie de faire ce métier », a écrit sur le même réseau l’animateur de France 2 Cyril Féraud, lointain héritier de Patrice Laffont, en se disant « dévasté de tristesse ». « Je suis littéralement sous le choc », a renchéri l’animateur de TF1 Jean-Luc Reichmann, également sur X.

« La classe et toujours le bon mot… Tu incarnais l’élégance cher Patrice », a réagi Nathalie Simon, qui avait animé avec lui « Intervilles » au milieu des années 2000. « Patrice Laffont a donné ses lettres de noblesse aux jeux télévisés dans des programmes devenus mythiques », a pour sa part estimé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci.

Pendant dix-sept ans, entre 1972 et 1989, il a été le visage du plus ancien jeu de la télévision française, « Des chiffres et des lettres », qui, chaque après-midi sur Antenne 2, réunissait devant leur poste des millions de personnes. Dans les années 1990, avec le jeu d’aventures « Fort Boyard », il s’impose définitivement comme un animateur incontournable de l’audiovisuel public en attirant cette fois les plus jeunes générations.

Fils de Robert Laffont

Né le 21 août 1939 à Marseille, il est le fils aîné de Robert Laffont, fondateur des éditions du même nom. « Mon père a fait HEC, moi je n’ai pas mon bac », plaisantait Patrice Laffont. Et dans sa fratrie, il sera le seul à ne pas suivre la voie paternelle.

« Je suis ce qu’on pourrait appeler un fils de famille et j’aurais pu faire sans difficulté une belle carrière dans l’édition avec l’aide de “papa” (…). Orgueil de ma part ou simplement envie de me prouver mais j’ai préféré assumer mon propre destin », confiait-il. Dans les années 1960, il fait du théâtre et croise au cours Furet deux jeunes artistes encore inconnus, Michel Sardou et Michel Fugain. C’est lui qui écrira les paroles des premières chansons de Sardou.

Il joue également quelques petits rôles au cinéma, notamment celui d’un play-boy dans Le Gendarme de Saint-Tropez (1964). « Le tournage a été un moment formidable. On était une bande de jeunes très turbulents et on s’est éclaté. Mais de Funès tirait la gueule, il n’était pas marrant du tout », racontait-il avec son ton toujours mordant.

« Prisonnier » dans le rôle du présentateur

Le vrai tournant dans sa vie, c’est à Armand Jammot qu’il le doit. « Le roi de la télé » le lance dans l’univers cathodique en lui offrant d’être reporter pour le magazine « Aujourd’hui Madame » puis en lui confiant les rênes de « Des chiffres et des lettres » en 1972.

Succès garanti pour cette émission qui restera diffusée pendant cinquante-deux ans. « Cinquante ans d’émission, ça n’existera plus jamais ! C’était une émission toute particulière, sur des critères très simples que les Français apprennent à l’école, les chiffres et les lettres », avait réagi Patrice Laffont en mai, à l’annonce de l’arrêt du jeu culte programmé à la rentrée 2024.

Les accros se souviennent des « voyelle, consonne… » ou « le compte est bon » égrenés. Mais lui finit par se sentir prisonnier de ce rôle du présentateur souriant en costume-cravate : « faire l’homme-tronc aussi longtemps a été une erreur. Je suis devenu un animateur dit “populaire” mais souvent en marge des coups médiatiques. »

Patrice Laffont avait dit avoir vécu le meilleur moment de sa carrière, entre 1975 et 1980, lorsqu’il a « produit [s]es propres émissions, dont [il a] élaboré les concepts, et dirigé une équipe ». Ce furent deux magazines pour adolescents plutôt talentueux mêlant reportages, entretiens et variétés, « Un sur cinq », puis « Mi-figue, mi-raison ». « Je ne regrette pas d’avoir animé des jeux, mais je déplore d’avoir été cantonné dans ce rôle. J’aurais pu faire des choses plus intéressantes en parallèle… », confiait-il au Monde en 1997.

« Je me suis bien marré »

Il réussit à se faire une deuxième jeunesse en devenant, de 1990 à 1999, le taulier moins sage et plus caustique d’un nouveau jeu à succès, « Fort Boyard ». Un rendez-vous sportif et ludique qui devient un programme phare de la saison estivale et qui, lui aussi, lui a survécu. Parallèlement, il anime, entre 1991 et 2001, un jeu en studio qui fait un tabac sur Antenne 2, « Pyramide ».

Vingt ans après son arrêt, lorsque certaines séquences sont exhumées par la chaîne TMC, la coanimatrice Pépita prend la défense du présentateur en assurant qu’il n’a jamais fait preuve de sexisme ou de racisme. « Patrice pouvait avoir un côté austère mais c’est un homme de cœur », assure-t-elle.

Au début des années 2000, Patrice Laffont se retrouve sur la touche et finit par ne plus présenter sur le petit écran que des soirées spéciales et occasionnelles. Ce père de trois enfants, dont l’actrice et humoriste Axelle Laffont, remonte alors sur les planches en faisant essentiellement du théâtre de boulevard. « J’aime bien la vie que j’ai menée », confiait-il en soufflant ses 80 bougies. « Je me suis bien marré, j’ai gagné pas mal d’argent même si je n’ai plus rien car j’ai tout dépensé. Je suis une vraie cigale. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Patrice Laffont, l’homme qui rêvait de jouer

Le Monde

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