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pour les étudiants précaires, une nouvelle rentrée sous le signe des privations

by Marko Florentino
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Des économies, il n’en a pas. Et d’ailleurs, en cette fin août, Damien (son prénom a été modifié) n’a plus d’argent sur son compte en banque. « Généralement, je commence à me restreindre vers le 15-20 du mois », avoue-t-il. A 21 ans, l’étudiant en gestion commence cette année de mastère 1 à l’Iscod – une école privée hors Parcoursup, 100 % en ligne –, comme les précédentes : dans le rouge.

Ça a déjà été pire : quand il était boursier à la fac – et touchait 500 euros par mois –, le jeune homme ne pouvait se permettre aucune vie sociale, aucune sortie. « En dehors de mon travail, je ne vivais pas, et encore j’avais la chance d’être hébergé chez ma grand-mère », explique-t-il. Depuis qu’il est passé en apprentissage, il y a un an, ses revenus ont augmenté – 755 euros par mois –, mais ses dépenses aussi car il a quitté l’appartement de sa grand-mère pour s’installer avec sa copine et, alternance oblige, il doit payer ses repas du midi plein pot puisqu’il ne peut plus manger au resto U.

Damien ne peut pas compter sur l’aide de sa mère, au chômage depuis un an, ni sur celle de son père, dont il n’est pas proche. Pour gagner un peu plus que son salaire d’alternant, il fait de la gestion, payée à l’heure, dans un cabinet médical, pour 100 à 200 euros par mois. « J’ai deux boulots, des semaines à rallonge donc, forcément, ça a des conséquences sur mes études », reconnaît le jeune homme pour qui « le plus difficile, c’est sur le plan moral : je sais que c’est bête, mais j’ai tendance à penser que je vaux moins que les autres ». L’espoir pour cette année, c’est la hausse de ses revenus d’apprenti à 930 euros par mois puisqu’il a plus de 21 ans. Un coup de pouce qui pourrait toutefois passer inaperçu.

Hausse des frais courants

Selon le syndicat étudiant Union nationale des étudiants de France, qui calcule chaque année le coût de la vie pour les étudiants, cette rentrée 2024 s’annonce 2,25 % plus chère que celle de 2023. Concrètement, le syndicat estime qu’un étudiant devra trouver près de 500 euros supplémentaires par an pour faire face à ses dépenses courantes : logement, charges, alimentation, transport…

Même constat du côté de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) qui chiffre le coût de la rentrée à 3 157 euros pour un étudiant de licence n’habitant plus chez ses parents. Elle pointe une hausse des frais courants (+ 1,28 % au total, dont + 3,5 % pour les loyers des résidences universitaires du Crous) et surtout des frais spécifiques à la rentrée (+ 3,79 %) : + 2,94 % pour les frais d’inscription, après quatre années de gel, + 3 % de la contribution à la vie étudiante et de campus.

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