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Quel destin pour les mères au foyer ?

by Marko Florentino
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Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons Daronnes » sur la parentalité, envoyée tous les mercredis à 18 heures. Pour la recevoir, vous pouvez vous inscrire gratuitement ici.

Image extraite du documentaire réalisé par Michèle Dominici, « L’Histoire oubliée des femmes au foyer » (2021).

Un soir, tandis que je me plaignais probablement d’avoir trop de travail et trop d’enfants (deux éléments de ma vie que j’ai choisis, vous noterez), je suis tombée sur L’Histoire oubliée des femmes au foyer, sur Arte (en VOD ici). Ce documentaire de 2021 raconte, à travers des extraits de journaux intimes et des images d’archives, le destin de plusieurs femmes de l’après-guerre aux années 1980. Eh bien, ça m’a un peu cloué le bec.

On y découvre des jeunes filles pleines d’espoir, impatientes et enthousiastes de se marier, et d’embrasser leur quotidien de femmes au foyer. C’est clairement un imaginaire qui les fait rêver. Les premières dissonances surviennent assez tôt. L’une d’elles écrit, après avoir déménagé à Brétigny-sur-Orge (Essonne), une ville où elle n’a nulle attache : « Mon mari, la seule personne que je connais, est maintenant absent toute la journée. Les heures sont longues jusqu’à son retour. L’arrivée prochaine d’un bébé estompe un peu le mal-être que je ressens. » Difficile de ne pas penser à la charge dont est déjà investi cet enfant à venir, comme un compagnon de substitution…

Difficile aussi de ne pas penser à la place de l’homme, présenté comme absent à la fois en tant qu’époux et en tant que père. En particulier à notre époque, où l’on cherche à rééquilibrer la présence des parents pendant ces premiers mois de vie, que l’on sait cruciaux dans la répartition à venir de la charge domestique. Dans un entretien au magazine Elle du 8 mai, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce ainsi souhaiter remplacer le congé parental, pris par moins de 1 % des pères, par un congé de naissance plus court, de trois mois pour chaque parent, indemnisé à hauteur de 50 % du salaire jusqu’au plafond de la Sécurité sociale (1 900 euros).

Le luxe d’une épouse oisive

Peu après dans le documentaire, tandis que l’on voit défiler des images d’un quotidien ménager, entre repassage, lessive et cuisine, une autre de ces femmes confie : « Je me donne un mal fou pour me maintenir à la hauteur de cette magnifique image de moi-même. Moi, l’épouse. Moi, la mère. L’autre jour, j’ai dit à une vieille voisine que la naissance d’un enfant est ce qu’il y a de plus important. Le fondement animal de la vie. Elle m’a répondu une chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout : “Vous êtes sûre que vous n’avez pas envie d’être autre chose qu’un animal ?” »

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