
Franchement, chapeau à cette artiste qui mérite de figurer à l’affiche du Festival de Cannes. On veut parler de Rachida Dati. On sait que la ministre de la culture est une championne du culot, de la vérité incertaine et de la formule au bazooka. En ce moment, elle va si loin dans la provocation que sa guéguerre avec le monde de la création atteint un point paroxysmique.
En principe, l’argent ne ment pas et pourtant, c’est le budget 2025 qui a déclenché les hostilités. Invitée dans la matinale de France Inter, le 7 mai, Dati, en une scène d’anthologie, a moqué les pleureuses et claironné six fois en deux minutes que son budget était en légère hausse par rapport à 2024. En réponse, les milieux culturels parlent de « mascarade Dati » et dénoncent un budget sabré. Libération juge même la ministre « en phase de trumpisation ».
C’est un classique que d’instrumentaliser les chiffres, mais on n’a jamais vu deux lectures à ce point contradictoires. Cela dure depuis un mois. Les esprits sont si chauds qu’on a demandé leur avis au chercheur Emmanuel Négrier, à l’économiste Françoise Benhamou et à Jean-François Chougnet, le « M. Budget » du ministre Jack Lang dans les années 1980. Ils ont épluché les trois postes-clés – patrimoine, création et actions visant à démocratiser la culture.
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