
« Un jeu sans fin » (Playground), de Richard Powers, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin, Actes Sud, 416 p., 23,80 €, numérique 18 €.
Powers, comme son nom l’indique. Powers, l’écrivain aux super-pouvoirs… En une douzaine de romans traduits, cet Américain virtuose (National Book Award en 2006, prix Pulitzer en 2019) a montré qu’il savait tout faire. Non seulement imaginer des architectures narratives aussi brillantes qu’érudites – et toujours étonnamment limpides –, mais aussi placer en leur centre des sujets scientifiques ou technologiques longtemps considérés, à tort, comme peu romanesques : physique, génétique, informatique, neurosciences…
Depuis quelques années, poussant toujours plus loin ses expérimentations, l’écrivain est allé jusqu’à faire d’organismes non humains des personnages essentiels de ses livres. Installé dans le Tennessee, dans une maison de bois en lisière des Great Smoky Mountains, la dernière forêt primaire des Etats-Unis, Richard Powers a signé en 2018 L’Arbre-monde (Le Cherche Midi), un roman où, bien avant que l’idée soit à la mode, il montrait que les arbres sont « des créatures sociales et sociables ». Et décrivait la canopée comme une fascinante société vivante.
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