Jordan Bardella a affirmé, samedi 26 avril, au Parisien qu’il serait soutenu par Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2027 si l’actuelle patronne des députés du Rassemblement national (RN) « devait être empêchée » par la justice de se présenter elle-même.
« Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate, et que si elle devait être empêchée demain, je pense pouvoir vous dire que je serais son candidat », confie le président du parti d’extrême droite. « Dans le moment actuel, nous avons l’impérieuse nécessité de rester unis et soudés », précise toutefois M. Bardella.
Mme Le Pen est dans l’attente de son procès en appel qui doit avoir lieu au premier semestre 2026 dans l’affaire des assistants parlementaires européens. En première instance, elle a été notamment condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, ce qui oblige le RN à préparer un plan B en cas de confirmation de la peine, même si M. Bardella promet d’utiliser « tous les recours possibles » et de « continuer de clamer notre innocence dans cette affaire ».
En attendant, « je travaille et je me prépare », assure-t-il. « Ce qu’on attend d’un potentiel premier ministre comme d’un candidat à l’élection présidentielle, ce sont des qualités qui sont peu ou prou assez similaires », poursuit celui à qui Mme Le Pen avait promis Matignon en cas de victoire du RN aux élections législatives de l’été dernier, ou d’elle-même à l’Elysée. « Mais la capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j’ai faites aussi miennes depuis plusieurs mois », explique M. Bardella.
« Nous allons continuer de travailler à deux »
Mais, assure-t-il encore, « je ne ferai pas l’erreur de me pousser du col ». « Je considère que quand Marine [Le Pen] est attaquée, je suis attaqué aussi. Nous allons continuer de travailler à deux, main dans la main, dans l’intérêt du mouvement, de nos idées, de notre famille politique », fait-il valoir, pour démentir de potentielles rumeurs de rivalité entre les deux têtes du parti.
Alors que certains cadres du RN estiment qu’en cas de nouvelle dissolution, M. Bardella remplacerait Mme Le Pen à la tête du groupe parlementaire, celui-ci assure n’avoir « jamais évoqué les élections législatives avec personne ». « Il n’est pas prévu, au moment où je vous parle, que je sois candidat à des potentielles législatives anticipées », ajoute-t-il.
Après avoir maintenu longtemps qu’il n’était « pas question d’envisager un plan B avant d’être allé au bout du plan A », à savoir, les possibilités de recours de son jugement, Marine Le Pen avait elle-même jugé, à la mi-avril, qu’il serait « irresponsable » de sa part de ne pas se retirer de la course, si sa peine était confirmée.
