« The Actor », « The Long Shadow », « Little Bird », « Bodkin » et « The Big Cigar »

LA LISTE DE LA MATINALE

Il arrive que la programmation redonne confiance dans la vitalité des séries : l’offre de la semaine propose aussi bien un espace de liberté poétique en Iran, une plongée dans les sombres recoins de l’histoire du Canada qu’un divertissement celtique et macabre. Sans parler des formats qui ont déjà fait leurs preuves, l’enquête criminelle ou la reconstitution d’un des âges d’or d’Hollywood.

« The Actor » : une vie de débrouille et de comédie en Iran

Grand prix du festival Séries Mania en 2023, The Actor a trouvé, vraisemblablement à la grâce de ce trophée, un chemin jusqu’aux téléspectateurs français via Arte. Premier programme iranien à connaître une diffusion internationale, la série de Nima Javidi témoigne de l’excellence d’une production artistique qui travaille pourtant dans les limites, étroites, de la censure.

C’est d’ailleurs de la condition d’artiste dont il est question, puisque les héros de The Actor sont deux comédiens au chômage réduits à mettre en scène des anniversaires, des demandes en mariage et autres célébrations pour continuer à louer le petit théâtre dans lequel ils essaient de faire vivre un art non officiel. Leur talent et leur engagement – ils sont capables, grâce au maquillage, de se faire passer pour n’importe qui – leur valent de se faire repérer par une agence de détectives qui leur confie de mystérieuses missions d’espionnage, moyennant une confortable rétribution.

Ces drôles d’enquêtes, menées avec l’aide d’une collaboratrice-comédienne, brossent un tableau minutieux d’une société rompue aux injonctions contradictoires, où chacun se résout, à un moment ou à un autre, à jouer un rôle. Cette démonstration, servie par une mise en scène inspirée et des acteurs épatants, fait de The Actor une comédie sociale brillante, résolument politique. Au. F.

« The Long Shadow » : sur les traces de « l’éventreur de Leeds »

Au pays du polar, les British restent détenteurs d’un savoir-faire inégalé, pour peu qu’on aime les ambiances pluvieuses et les cités industrielles miséreuses. C’est dans l’une d’elles, à Leeds, que se sont déroulés les faits dont The Long Shadow propose une relecture fictionnelle. En 1975, la découverte du corps de Wilma McCann, une mère de famille pauvre forcée de se prostituer, ne fait pas grand bruit. Malgré la constance de Dennis Hoban, un inspecteur de police droit dans ses bottes, l’affaire se heurte à l’indifférence générale et au mépris des hommes pour les femmes traînant dans les bars. Le tueur continue pourtant de sévir, jusqu’à semer la panique dans les quartiers ouvriers de la ville. Il faut attendre cinq ans, et treize victimes, pour que la police mette la main sur Peter Sutcliffe, « l’éventreur de Leeds ».

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