LA LISTE DE LA MATINALE
En cette première semaine de février, nous vous proposons une série de concerts de divers genres musicaux. La recréation de compositions célèbres du groupe Pink Floyd par une formation australienne, un programme consacré à György Ligeti et Peter Maxwell Davies, des soirées avec les groupes Aline et The Inspector Cluzo, les créations en France d’un spectacle musical inclassable, « Belboul », à l’Opéra de Reims, et de l’opéra « Guru », de Laurent Petitgirard, au Théâtre national de Nice. Sans oublier les programmes des Inrocks Festival et des Suds en hiver.
Hommage australien à Pink Floyd
Lors d’un entretien accordé au Monde le 21 février 2011, avant un concert à la Lanxess Arena de Cologne (Allemagne), le claviériste Jason Sawford et le bassiste et chanteur Colin Wilson, de The Australian Pink Floyd Show, avaient rappelé que le groupe avait été formé à la fin des années 1980 à Adélaïde (sud de l’Australie), d’abord sous le nom de Think Floyd, en reprenant des compositions du groupe britannique Pink Floyd (« C’était une sorte de loisir, un truc local »). Devenu The Australian Pink Floyd Show, à l’occasion d’une courte tournée en Angleterre en 1993, le groupe a depuis gagné en réputation, généralement considéré comme la plus aboutie des formations hommages qui jouent la musique et recréent l’univers scénique de Pink Floyd.
Si Jason Sawford est toujours présent, Ricky Howard occupe depuis 2017 le poste de bassiste et chanteur. Le groupe, en tournée internationale (Europe jusqu’à mi-mars, Etats-Unis et Canada de fin mai à fin septembre, long périple au Royaume-Uni et l’Irlande de mi-octobre à début décembre), est programmé dans quinze salles (Zénith et arenas) pour son passage en France, commencé le 4 février à Lille et prévu jusqu’au 24 à l’Arena d’Aix-en-Provence. Spectacle très réussi, musicalement exact dans les interprétations des compositions les plus célèbres du groupe, avec un dispositif d’écrans, des lasers, des structures gonflables. S. Si.
The Australian Pink Floyd Show en tournée : au Zénith d’Amiens, le 5 février, de 46,50 € à 96 € ; au Zénith de Paris, le 6, de 57,50 € à 107 € ; au Zénith de Rouen, le 7, de 46,50 € à 96 € ; à l’Arena de Brest (Finistère), le 8, de 46,50 € à 96 € ; puis à Nantes, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne… dates, lieux, tarifs et réservations jusqu’au 24 février sur le site Internet de Gérard Drouot Productions.
La confrontation de deux maîtres de l’absurde, György Ligeti et Peter Maxwell Davies
Vus de loin, György Ligeti (1923-2006) et Peter Maxwell Davies (1934-2016) n’ont pas grand-chose en commun, tant d’un point de vue esthétique que sociologique. Le premier n’a cessé de brouiller les pistes, de la tradition nationale hongroise comme de l’avant-garde sans frontières, avant de faire l’unanimité des jeunes générations soucieuses d’individualité. Le second, musicien officiel de la couronne royale d’Angleterre, mais chantre de la nature sauvage d’un archipel écossais, a mené sa barque d’indépendant subversif avec une singularité dynamisée par la scène. Avec le recul indispensable à l’appréciation d’œuvres ayant fait sensation lors de leur création, les Aventures et Nouvelles Aventures (1966) de Ligeti et les Eight Songs for a Mad King (1969) semblent nées pour le face-à-face que propose, à l’Athénée, l’ensemble Maja, formation à géométrie variable dont le manifeste consiste, entre autres, à « établir des passerelles » et à « raconter des histoires en musique ». Sachant qu’ici, la langue employée par les compositeurs confine volontairement à l’absurde. P. Gi
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