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« Tigresse », « Errance sans retour », « Almamula », « Petit Panda en Afrique »

by Marko Florentino
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LA LISTE DE LA MATINALE

Nino (Nicolas Diaz) dans « Almamula », de Juan Sebastian Torales, en salle le 7 août 2024.

Petite semaine dans les salles obscures, où l’on pourra néanmoins suivre la piste d’un fauve et d’un couple en déroute ainsi que les états d’âme d’un jeune gay en Argentine, plonger dans le quotidien difficile d’une minorité en Birmanie, ou se divertir avec un gentil panda.

A voir

« Tigresse » : femme en colère et félin en cavale

C’est un petit film simple, efficace et, à l’arrivée, émouvant, qui atterrit sur les écrans au creux de l’été, et vaut pourtant largement le coup d’œil. Le premier long-métrage du Roumain Andrei Tanase, né en 1982, ajoute un chapitre modeste à la longue histoires des relations entre humains et animaux à l’écran.

Vera (Catalina Moga), vétérinaire associée au zoo de Targu Mures, ville médiévale au cœur de la Transylvanie, exfiltre une femelle tigre de la villa d’un mafieux qui en faisait indûment un trophée domestique. De passage à son cabinet, elle surprend son mari, Toma (Paul Ipate), en pleins ébats sur la table d’opération. Partie passer la nuit au zoo, troublée, dans une colère rentrée, elle oublie par mégarde de fermer l’enclos de la tigresse. Le lendemain, un cadavre de biche retrouvé sur l’enceinte du parc ne laisse aucun doute : le fauve s’est échappé. Vera prend la tête d’une petite battue impromptue pour le retrouver. Film d’expédition, Tigresse fait coïncider deux trames qui auraient pu se tourner le dos – la traque du fauve évadé et l’aventure du couple –, et a l’intelligence de ne pas faire de l’une la métaphore lourdingue – ni la traduction symbolique – de l’autre. Ma. Mt

Film roumain, français, grec d’Andrei Tanase. Avec Catalina Moga, Paul Ipate, Alex Velea, Nicolae Cristache (1 h 20).

Pourquoi pas

« Errance sans retour » : regard minimaliste sur les réfugiés rohingya, au Bangladesh

La Birmanie, sa junte sans fin, son degré zéro de liberté démocratique, ses guerres ethniques endémiques. Sur ce dernier point, la récente tragédie des Rohingya. Un groupe de 1,4 million de personnes, de confession musulmane, vivant dans le nord-ouest du pays, dans l’Etat d’Arakan. Minorité de longue date ségréguée, déchue de sa nationalité en 1982, et qui voit en son sein apparaître, en 2013, le Mouvement pour la foi, rebaptisé, en 2016, Armée du salut des Rohingya de l’Arakan. Tel est le contexte dans lequel s’inscrit ce documentaire canadien, tourné en 2020 dans le camp de réfugiés de Kutupalong au Bangladesh, contexte qu’il faut d’autant plus rappeler que le film lui-même fait l’économie de toute approche politique.

Les réalisateurs ont choisi une voie médiane, à la fois humaniste et minimaliste. Deux plans s’y répondent, qui conjuguent subjectivité narrative et chronique visuelle. Ici, la voix off d’un jeune homme nommé Kala, qui évoque, à mots comptés, l’histoire de l’exil familial, les persécutions, la fuite, la dureté de la vie au camp, l’espoir conservé, malgré tout, d’une vie meilleure. Là, par vignettes additionnées, la misère collective d’une vie menée dans des conditions de dégradation et d’indécence semblables. J. Ma.

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