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« Tout les oblige à mourir », « Taxi-Girl », « Mes amis », « Un lundi de Pentecôte »…

by Marko Florentino
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LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, un bel échantillon de la richesse de l’actualité éditoriale, avec un essai de l’anthropologue Violaine Baraduc sur ces mères hutu qui ont assassiné leurs enfants nés de pères tutsi pendant le génocide au Rwanda, dont le 7 avril marquera le 30e anniversaire ; le récit des mythiques premières années du groupe Taxi-Girl par Mirwais, qui en fut ; un roman et une méditation sur ce qu’est l’exil pour un Libyen à Londres, signé de l’un d’entre eux, Hisham Matar ; un essai d’histoire médiévale, où Jean-Pierre Devroey retrace les façons dont les paysans comprenaient les catastrophes météorologiques et y réagissaient ; un roman sur Christian Ranucci, exécuté en 1976 pour un meurtre d’enfant, par Patricia Delahaie.

ESSAI. « Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994 », de Violaine Baraduc

Le premier livre de l’anthropologue et documentariste Violaine Baraduc, Tout les oblige à mourir, éprouvante et importante enquête sur les infanticides commis lors du génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, par des mères hutu sur leurs enfants nés de pères tutsi, porte à son épure la confrontation avec l’inhumanité, tant son sujet relève du plus inacceptable de ce que l’inacceptable a engendré.

L’enquête se concentre sur deux femmes, Patricie Mukamana, qui a empoisonné deux de ses filles, âgées d’environ 4 et 6 ans, et Béata Nyirankoko, qui a tenté de noyer ses deux fils de 5 et 12 ans, avant de les abandonner. Violaine Baraduc les a longuement interrogées en prison. Elles lui ont livré le même récit d’une volonté qui s’efface derrière celle des familles et ce qui agitait ses membres, tous génocidaires, cette force à la fois circonscrite – les décisions prises par le pouvoir hutu – et massive parmi les civils hutu.

Violaine Baraduc traque cet effacement, cette disparition en tant qu’êtres humains. A demi, sans doute, puisqu’un remords est parfois possible. Mais de quelle nature est l’autre part, celle qui rend capable de sacrifier ses enfants au groupe ? Celle qui fait que, trente ans plus tard, vous continuez à trouver dans cette logique collective une atténuation du remords ?

Cela reste à découvrir, si c’est seulement possible. Un grand livre sur le mal absolu est toujours un livre ouvert, qui cerne avec exactitude la place du mystère, sans prétendre le lever. C’est ce qui s’accomplit avec une puissance et une rectitude admirables dans Tout les oblige à mourir. Fl. Go

« Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994 », de Violaine Baraduc, CNRS Editions, « Logiques du désordre », 304 p., 25 €, numérique 18 €.

RÉCIT. « Taxi-Girl, 1978-1981 », de Mirwais

Avant de devenir compositeur et producteur à succès – en particulier pour Madonna –, Mirwais fut le guitariste et un peu de l’âme, ou du cerveau, du groupe Taxi-Girl, dont le chanteur était Daniel Darc et les autres membres Laurent Sinclair, Stéphane Erard et Pierre Wolfsohn, personnages éclair, fusées traçantes et fugitives, disparues désormais, de ce livre de foudre et de cendres qu’il serait dommage de cantonner à la rubrique spécialisée des monographies musicales.

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