Un brancardier a été grièvement blessé après avoir été « passé à tabac par plusieurs personnes » accompagnant deux patients à l’hôpital de Challans, en Vendée, a annoncé dimanche 7 avril à l’Agence France-Presse (AFP) le président du SAMU-Urgences de France (SUdF), Marc Noizet, confirmant une information transmise par la procureure de la République des Sables-d’Olonne, Gwenaëlle Cotto.
Selon Mme Cotto, le brancardier a été frappé par « une seule personne qui était accompagnée par d’autres » à l’hôpital. « Cette personne a pris la fuite et nous mettons tout en œuvre pour l’interpeller », a-t-elle annoncé, précisant qu’une enquête pour « violences contre personnel médical » avait été ouverte.
Samedi, en fin de matinée, « un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (…) n’était pas assez rapide », a raconté à l’AFP Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l’hôpital de Challans.
« Ils se sont agités et ils ont voulu tout casser à l’entrée des urgences. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé », a-t-il déclaré, précisant que « l’agression s’est passée dans le quart d’heure suivant leur arrivée ».
« Un hôpital est un sanctuaire »
« Plusieurs personnes qui accompagnaient en nombre deux patients pris en charge dans ce service ont commencé à s’énerver parce qu’ils étaient frustrés, soit par le délai d’attente, soit parce qu’on ne leur a pas permis d’entrer dans le service aux côtés des patients », a expliqué M. Noizet.
« Ils ont passé à tabac un brancardier qui passait par là, et ils se sont enfuis en laissant cette victime au sol, inconsciente », a poursuivi le président du SUdF. Le brancardier « a subi de graves lésions qui lui valent d’être en soins intensifs encore aujourd’hui » dimanche, a-t-il rapporté. A la suite de cette agression, le service des urgences de l’hôpital de Challans a été fermé « pendant plusieurs heures ».
Sur X, le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, a dénoncé un « acte odieux et lâche ». « Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée », a-t-il déclaré, disant apporter son soutien au « brancardier des urgences gravement blessé ».
M. Noizet a également exprimé sa « colère » que « des soignants puissent être l’objet de violence ». « On ne peut pas être la variable de l’angoisse, de l’agressivité ou de la violence des patients et de ceux qui les accompagnent. »