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un grand groupe pour le RN, qui reste loin de la majorité absolue

by Marko Florentino
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Lors de la soirée électorale du Rassemblement national, avant l’annonce des résultats du second tour des élections législatives, à Paris, le 7 juillet 2024.

C’est un coup de massue pour l’extrême droite : le Rassemblement national (RN) et ses alliés, qui se croyaient en mesure d’atteindre la majorité absolue à l’Assemblée nationale, en seront très, très loin à l’issue de ces élections législatives anticipées, avec entre 132 à 152 députés. Selon les premières estimations de l’institut Ipsos Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI, LCP-Assemblée nationale, le groupe dirigé par Marine Le Pen pourrait compter entre 120 et 136 députés. Celui d’Eric Ciotti, associé dans une coalition au RN, compterait entre 12 et 16 élus, et n’est pas sûr d’être en capacité de former un groupe – il faut pour cela 15 députés.

Ces derniers jours, Marine Le Pen et Jordan Bardella réclamaient aux électeurs de leur confier une majorité absolue avec Eric Ciotti, et se disaient en situation de trouver de nouveaux alliés pour former un gouvernement à partir de 270 députés environ. L’hémicycle que dessinent ces premières estimations ne dégage aucune majorité évidente pour gouverner, à moins que Jordan Bardella ne convainque l’intégralité des députés Les Républicains (LR), qui remportent leur pari de revenir plus nombreux que « Les Républicains à droite » d’Eric Ciotti.

L’extrême droite, dans son ensemble, pourrait être devancée par le Nouveau Front populaire, à qui l’institut Ipsos Talan attribue de 172 à 192 députés. Le RN pourrait néanmoins représenter le premier groupe de l’Assemblée nationale en raison de l’émiettement des groupes de gauche et de la majorité sortante. Il s’agit tout de même d’une forte percée pour un groupe qui comptait 88 députés dans l’hémicycle dissous par Emmanuel Macron le 9 juin. Mais d’une désillusion au regard de la dynamique qui portait Jordan Bardella et son parti dans la foulée des élections européennes, remportées avec 31,4 % des voix.

Campagne lestée par les polémiques

Cette percée, moindre qu’attendue, peut s’expliquer par les désistements républicains opérés dans l’entre-deux-tours au profit de formations de gauche, du centre macroniste ou de la droite, pour faire battre l’extrême droite. Par ailleurs, le RN a vu sa campagne législative lestée par les polémiques.

Avant le premier tour, l’interdiction faite aux binationaux d’accéder à certains emplois publics, inscrite dans le programme et dans une proposition de loi de Marine Le Pen, a pollué les derniers jours de campagne. Avant cela, le RN avait commencé à rétropédaler sur certaines des mesures les plus coûteuses de son programme, telle l’application de sa réforme des retraites, ou davantage symboliques, comme l’interdiction du port du voile dans l’espace public. Le score de l’extrême droite au premier tour des législatives (29,3 %), malgré l’effondrement du parti Reconquête ! et le ralliement d’Eric Ciotti, marquait ainsi une stagnation par rapport aux élections européennes.

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