Un jeune homme appartenant à la mouvance néonazie, soupçonné de projeter des actions violentes à l’occasion des Jeux olympiques (JO), a été interpellé dans la matinée du mercredi 17 juillet dans le Bas-Rhin par la police antiterroriste, selon une source proche de l’enquête au Monde. Il s’agit d’un ex-antifasciste de 20 ans, selon la même source.
Une source proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien, avait dans un premier temps avancé que ce jeune homme était soupçonné de projeter des actions violentes pendant les JO. « Les propos signalés, à l’origine des investigations, ne visent pas l’organisation des Jeux olympiques », a cependant précisé le parquet de Paris dans l’après-midi.
« C’est quelqu’un qui était connu (…) du ministère de l’intérieur pour des idées que l’on pourrait qualifier de néonazies », a précisé le ministre de l’intérieur, Gérarld Darmanin. « Il avait l’envie de toucher des cibles politiques ou des gens issus de l’immigration (…) et l’envie d’intervenir pendant une étape du relais de la flamme », a-t-il ajouté devant la presse en marge d’un déplacement dans Paris lié aux JO 2024.
A la suite d’un signalement, le suspect a été interpellé mercredi matin à son domicile, dans la petite commune de Rhinau, au sud de Strasbourg, a précisé une autre source proche de l’enquête. Il a été placé en garde à vue à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Le jeune homme est soupçonné d’avoir proféré des menaces sur une chaîne Telegram baptisée « Division aryenne française », dont il était administrateur, a précisé cette source.
L’enquête, conduite par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), rattaché au parquet de Paris, a notamment été ouverte pour « menace de mort » et « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, la race, l’ethnie, la nation, ou la religion », selon les informations du parquet de Paris au Monde. Le Parquet national antiterroriste a précisé à l’Agence France-Presse être en observation sur cette affaire.
Emanation du groupe d’extrême droite FRDeter
Selon Le Parisien, il avait notamment menacé sur Telegram de s’en prendre, lors du relais de la flamme olympique, à la drag-queen Minima Gesté, dont la désignation comme porteuse de flambeau à Paris avait suscité des propos homophobes.
Toujours selon le quotidien, cette chaîne Telegram est une émanation du groupe d’extrême droite FRDeter, dont les membres échangeaient, également sur cette messagerie sécurisée, des propos racistes et des appels à la violence.
Le ministre de l’intérieur avait demandé la fermeture de ces boucles Telegram en avril 2023 et une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme, menaces de mort ou autres crimes, incitation à la haine ou à la violence notamment ».
A la suite de l’arrestation du suspect, l’un des administrateurs de la chaîne Telegram a publié un message, annonçant stopper « momentanément l’envoi de messages sur ce groupe », avant de préciser : « Il rouvrira une fois la situation éclaircie par les services compétents. »
