
Un quatrième corps a été retrouvé dans les décombres d’un gîte incendié, lundi 28 juillet, en Charente, où séjournait un groupe d’adultes handicapés, a annoncé dans l’après-midi la ministre chargée du handicap, précisant qu’une personne était toujours portée disparue. Les victimes sont la propriétaire du gîte et trois personnes en situation de handicap, a précisé Charlotte Parmentier-Lecocq, venue sur place à Montmoreau, au sud d’Angoulême. Un premier bilan faisait état de trois morts et de deux personnes portées disparues.
Le feu s’est déclaré vers 4 h 30. A l’intérieur du bâtiment se trouvaient 14 adultes âgés de 20 à 75 ans : huit personnes souffrant d’un handicap mental et quatre encadrants, présents pour un séjour d’une semaine, et les deux propriétaires, selon le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Angoulême, Jean-Charles Jobart.
Les pompiers sont arrivés sur les lieux en moins de vingt minutes et « ont constaté un incendie qui était déjà très avancé », avait-il expliqué lundi matin. « Ils ont pu évacuer notamment une personne, mais qui n’a pas pu être réanimée et qui est décédée, asphyxiée », avait-il rapporté.
Les victimes sont la propriétaire de cet ancien corps de ferme, et trois personnes en situation de handicap, dont une femme de 60 ans, a ajouté Mme Parmentier-Lecocq , sans pouvoir donner les âges des autres personnes décédées. « La dame, propriétaire des lieux, est entrée volontairement pour aller au secours des personnes qui étaient au sein de l’établissement et a perdu la vie dans ce geste de secours », a salué la ministre.
L’origine du feu encore indéterminée
L’incendie, qui n’a été éteint qu’en fin de matinée après l’intervention de 24 véhicules et 85 pompiers, a également fait quatre blessés, dont une personne initialement en urgence absolue qui est désormais en urgence relative, selon Mme Parmentier-Lecocq.
Le parquet a ouvert « une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire ou blessure involontaire contre X » et l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) « va intervenir dans la journée, tant sur le volet criminalistique que sur le volet expertise incendie, sur lequel on cherche les causes », a annoncé à la mi-journée Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d’Angoulême. « Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort. »
Ce gîte n’était « pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité », puisqu’il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais il « avait été visité par les services de l’Etat il y a deux ans et avait reçu un avis favorable », a souligné M. Jobart. « Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs incendie, les couvertures antifeu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes », a-t-il dit.
La ministre a toutefois affirmé ultérieurement que le feu était parti « d’un autre bâtiment qui est vraiment contigü », « qui a fait l’objet d’une déclaration pour ce séjour [mais] n’avait pas été visité en 2023 ». « On ne sait pas ce qui a provoqué cet incendie, si les détecteurs de fumée ont bien fonctionné, on ne sait pas non plus comment les personnes ont eu connaissance de ce feu », a-t-elle ajouté. Mme Parmentier-Lecocq a encore déclaré que l’organisme organisateur du séjour était « connu », « agréé » et réputé pour son « sérieux ». « Les personnes encadrantes ont toutes au moins une expérience d’encadrement de ce type de vacances et ont toutes été aussi formées », notamment en matière de sécurité incendie, a-t-elle précisé.
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Cet incendie survient un peu moins de deux ans après celui qui avait fait 11 morts dans une ancienne grange transformée en gîte accueillant des personnes en situation de handicap léger à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Dix adultes en situation de handicap et un accompagnateur avaient péri dans le sinistre.