une fusillade dans une école fait deux morts ; la suspecte, une élève de 15 ans, est morte

Une fusillade dans une école du Wisconsin, aux Etats-Unis, a fait, lundi 16 décembre, deux morts – un enseignant et un élève – et plusieurs blessés. « Le tireur a été identifié » comme étant une jeune fille de 15 ans, a déclaré Shon Barnes, le chef de la police de cette ville de l’Etat du Midwest, assurant qu’elle était scolarisée dans l’école privée Abundant Life Christian School.

« Elle a été déclarée morte au cours de son transfert dans un hôpital local », a précisé le policier, ajoutant qu’elle avait, selon les premiers éléments, succombé à « une blessure par balle qu’elle s’était infligée ». M. Barnes a par ailleurs déclaré que l’élève et l’enseignant avaient été abattus sur les lieux du drame.

Parmi les blessés hospitalisés, deux élèves se trouvent entre la vie et la mort, deux personnes sont dans un état stable et deux autres ont pu sortir de l’hôpital, a-t-il affirmé. Dans un premier temps, la police avait annoncé que cinq personnes avaient été tuées.

A 10 h 57 lundi (17 h 57, heure de Paris), la police de Madison a été prévenue d’une fusillade en cours dans l’école, un établissement privé qui accueille près de 400 élèves, allant de la maternelle au lycée. Les premiers policiers sont arrivés environ trois minutes plus tard, a dit M. Barnes.

Interrogé par la chaîne locale WISC, un jeune élève a affirmé avoir entendu deux coups de feu. « Nous les avons entendus et certaines personnes se sont mises à pleurer, et ensuite nous avons juste attendu l’arrivée de la police », a-t-il précisé, dans un extrait retransmis par la chaîne CNN.

Au moins 16 000 morts par armes à feu depuis le début de l’année

Dans une précédente conférence de presse, le chef de la police de Madison avait précisé qu’une « arme de poing » avait été retrouvée. Les enquêteurs cherchent toujours à comprendre les motivations de cette jeune fille suspectée d’être à l’origine des tirs, a précisé M. Barnes lundi soir, précisant que des membres de sa famille avaient été interrogés.

« C’est vraiment un jour triste pour Madison et pour notre pays », a dit M. Barnes, qui a commencé sa carrière comme enseignant avant de devenir policier. « Je pense que nous devons faire mieux dans notre pays et notre communauté pour empêcher la violence par armes à feu », a pour sa part déclaré la maire de Madison, Satya Rhodes-Conway. « J’espérais que ce jour ne viendrait jamais à Madison », a regretté l’édile démocrate.

Les Etats-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Plus de 16 000 personnes ont été tuées par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon Gun Violence Archive, l’ONG recensant 487 cas de fusillades ayant fait au moins quatre morts ou blessés.

Les tueries en milieu scolaire choquent particulièrement l’opinion publique, comme celle perpétrée en 2012 dans une école primaire de Newton (Connecticut), au cours de laquelle vingt enfants âgés de 6 et 7 ans avaient été tués. Un tel événement s’était répété en mai 2022 quand un homme de 18 ans avait abattu dix-neuf élèves et deux enseignants dans une école primaire à Uvalde, au Texas.

Entre ces deux drames, un massacre commis dans un lycée en Floride, le 14 février 2018, à Parkland, avait déclenché un vaste mouvement national, avec la jeunesse en fer de lance, pour exiger un encadrement plus strict des armes individuelles aux Etats-Unis.

Joe Biden exhorte le Congrès à agir contre les armes à feu

Le président américain, Joe Biden, a qualifié, lundi, la fusillade de Madison de « choquante et inadmissible » et a exhorté le Congrès à agir immédiatement pour voter des lois plus restrictives sur les armes à feu.

« De Newtown à Uvalde, de Parkland à Madison, en passant par tant d’autres fusillades qui ne reçoivent aucune attention, il est inacceptable que nous soyons incapables de protéger nos enfants de ce fléau de la violence armée », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Nous ne pouvons pas continuer à l’accepter comme quelque chose de normal. Chaque enfant mérite de se sentir en sécurité dans sa salle de classe. Les élèves de notre pays devraient apprendre à lire et à écrire, et non pas à apprendre à se baisser et à se mettre à l’abri », a encore ajouté le président.