A flanc de coteau, la préfecture du Gers ne manque pas de vitalité ni de charme. Ni trop grande ni trop petite, elle a misé avec audace sur la culture et sur son patrimoine, plus vivant que jamais.
Un escalier monumental comme en Toscane
Au loin déjà, la silhouette gothique de la cathédrale Sainte-Marie domine la ville. Edifiée entre les XVe et XVIIe siècles, c’est l’une des dernières de ce style construites en France. « Dans ce lieu rural et agricole, l’archevêché d’Auch s’est enrichi avec le commerce du vin et de l’armagnac », explique le guide conférencier Laurent Marsol, de Pays d’art et d’histoire. Une fois admirés le grand orgue du XVIIe siècle, le rouge écarlate des vitraux signés du maître verrier Arnaud de Moles (v. 1470-1520) et les boiseries du chœur, l’escalier monumental reliant la ville haute à la ville basse est tout près.
Des marches de cet ouvrage néoclassique (1863), inspiré des jardins Garzoni à Collodi (Italie), la vue sur la plaine et les Pyrénées est imprenable. De là, on rejoint la porte d’Arton et les pousterles, ces rues étroites et pentues en escalier qui reliaient au Moyen Age les rives du Gers à la cité juchée sur la colline. Place des Carmélites, on peut visiter le Musée de la résistance et de la déportation du Gers, où l’on apprend que Le Chant des partisans fut imprimé pour la première fois à Auch.
Musée de la résistance et de la déportation du Gers, place des Carmélites. Entrée : 3 €.
Au Musée des Amériques, des plumes par milliers
La plus grande collection d’art précolombien après celle du Musée du quai Branly, à Paris, se trouve au Musée des Amériques. Les premiers objets proviennent d’un voyageur, passionné d’art et d’archéologie, Guillaume Pujos (1852-1921), qui quitta Auch, sa ville natale, pour l’Amérique latine. Au deuxième étage de l’ancien couvent des Jacobins, on peut admirer une très belle collection de plumasseries mexicaines.
Le joyau des lieux ? La Messe de saint Grégoire, un tableau de plumes sur bois d’une grande délicatesse, réalisé à Mexico, en 1539. Le musée abrite aussi des collections liées à la Gascogne, notamment les œuvres du peintre Jean-Louis Rouméguère (1863-1925). La série de paysages peints sur des tickets du métro parisien en 1913 ou encore Les Phases de la lumière (1905), une suite de dix tableaux représentant des paysages du Gers et des Pyrénées, de l’aurore au crépuscule, terminent en beauté cette échappée artistique.
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