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« Vivre ici brise l’isolement qu’on peut ressentir quand on devient parents »

by Marko Florentino
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Il faut sillonner des routes vallonnées bordées de champs de jonquilles, traverser quelques villages de maisons en brique rouge, caractéristiques du Pas-de-Calais, et, enfin, passer sous les grandes ailes des parcs éoliens pour arriver jusqu’à l’écohameau solidaire d’Audincthun. D’apparence, cet ancien corps de ferme ne dénote pas avec l’esthétique de cette petite commune rurale, située à une centaine de kilomètres de Lille. C’est derrière l’imposante bâtisse du XVIIIe siècle que se déploie ce que les douze habitants, âgés de 5 à 77 ans, appellent l’« oasis de vie » : deux hectares de terrain où cohabitent un mobile home, deux yourtes et une tiny house, enserrés d’espaces communs – buanderie, salle de réception et salle de jeux –, d’un potager et d’un verger riche de trois cents arbres fruitiers.

Dans l’une des deux yourtes, Sarah, assistante d’éducation de 35 ans, Thomas, professeur d’histoire dans un collège, 35 ans aussi, et leurs trois enfants : Salomé, Sacha et Ruben, respectivement 9, 7 et 5 ans. A cinq, ils réinventent leur routine familiale depuis l’été 2021. En quittant sa maison de 100 mètres carrés à Saint-Omer, la famille Legrand a dû se débarrasser des trois quarts de ses objets. « Cela a été l’occasion de montrer à nos enfants que réduire ses possessions allège l’esprit et ne nous appauvrit pas ; que nos objets peuvent être partagés avec d’autres familles mais, surtout, qu’on peut être heureux sans être propriétaire d’une grande maison individuelle », défend Sarah. Dans cette hutte de 54 mètres carrés habitables, fini les week-ends « où on est l’esclave de l’entretien de sa maison », souffle-t-elle.

Dorénavant, ne subsiste que l’essentiel à leurs yeux : une pièce à vivre avec une grande bibliothèque, une cuisine avec un portrait détourné de Karl Marx faisant le V de la victoire, une mezzanine réservée aux parents, une salle de bains – avec baignoire ! –, et la chambre du bas, à l’allure de cabane sophistiquée, que se partage la fratrie. « Et tant pis si joyeux foutoir il y a, j’ai appris à lâcher prise ! », assure Sarah en remuant doucement sa poêlée de champignons.

Cette nouvelle vie a pu voir le jour grâce aux doyens du lieu, Marie-José et Serge Cailleux. Après une longue carrière dans le tissu associatif, tous deux refusaient d’avoir une retraite rythmée par les émissions de télévision. En 2020, ils vendent leur maison, rachètent le corps de ferme et lancent un appel à venir s’installer sur le terrain : les familles sans apport financier sont prioritaires.

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