« L’âge d’or de l’Amérique commence maintenant. » Lorsqu’il fait cette proclamation dans son discours d’investiture, lundi 20 janvier, Donald Trump fait référence à une période qu’il affectionne. Surnommée « The Gilded Age », littéralement « l’âge doré », en toc, où le brillant cache la misère, cette période américaine a suivi la guerre de Sécession (1861-1865). Elle fut faite de fortunes mirobolantes, d’empires industriels, de corruption politique généralisée, de violents combats sociaux, de ségrégation dans le Sud, de presse inféodée.
Celui qui incarne cette période est le président William McKinley (1897-1901), mort assassiné en 1901 et dont le successeur fut l’icône américaine Theodore Roosevelt (1901-1909). Après le populiste Andrew Jackson (1829-1837), général d’origine modeste né dans les Appalaches, anti-establishment et promoteur des déplacements des Amérindiens, mis en avant lors du premier mandat, McKinley est en passe de devenir la référence du second mandat Trump.
Dans son discours d’investiture, M. Trump lui a rendu hommage, annonçant qu’il allait « restaurer le nom d’un grand président, William McKinley, qui nous a rendus très riches », en redonnant son nom au plus haut sommet des Etats-Unis, en Alaska, qui culmine à 6 190 mètres d’altitude. Le mont McKinley avait été rebaptisé Denali, en 2015, par Barack Obama, comme le souhaitaient les Amérindiens.
Protectionniste et impérialiste
William McKinley est à la fois un grand protectionniste et un grand impérialiste, comme Donald Trump ambitionne de l’être en voulant conquérir le Groenland et reprendre le contrôle du canal de Panama. Sur son instigation, lorsque McKinley était sénateur de l’Ohio, les Etats-Unis instaurèrent des tarifs douaniers, en 1890, qui passèrent en moyenne de 38 % à près de 50 %, et il les augmenta de nouveau une fois élu président. Donald Trump rêve de ce modèle, qui permettait de financer plus de la moitié du budget fédéral. « Quand nous étions un pays intelligent, dans les années 1890 – c’est à cette époque que le pays était relativement le plus riche de son histoire –, il y avait tous les droits de douane [imaginables]. Il n’y avait pas d’impôt sur le revenu », a déclaré M. Trump pendant la campagne électorale.
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