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la censure « n’est pas inéluctable » si le premier ministre « accepte de négocier » avec le RN, assure Marine Le Pen

by Marko Florentino
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Antoine Armand, ministre de l’économie, et Michel Barnier, à l’Assemblée nationale, le 26 novembre 2024.

Le ministre de l’économie, Antoine Armand, a de nouveau appelé « chacun à ses responsabilités », samedi 30 novembre, pour tenter de sortir le gouvernement d’une profonde crise politique sur son projet de budget.

Minoritaire au Palais-Bourbon, l’exécutif multiplie les compromis pour tenter d’échapper à une motion de censure qui, si le gouvernement était renversé, retarderait l’adoption du budget de l’Etat. La mise au vote de celui de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, lundi 2 décembre, pourrait servir de déclencheur au dépôt d’une telle motion, si le premier ministre, Michel Barnier, décide d’activer l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans risquer son rejet par les députés.

Une motion de censure déposée lundi par l’opposition serait examinée au plus tôt mercredi. Si la gauche et le Rassemblement national (RN) décidaient d’unir leurs voix, le gouvernement serait renversé. Ce serait la première fois depuis la chute du gouvernement de Georges Pompidou, en 1962.

Une censure « pas inéluctable », selon Marine Le Pen

En dépit du délai très court avant le retour devant l’Assemblée nationale du budget de la Sécurité sociale, la présidente du groupe des députés RN, Marine Le Pen, appelle Michel Barnier à d’ultimes concessions. La censure « n’est pas inéluctable » si le premier ministre « accepte de négocier » avec le RN sur les textes budgétaires, assure-t-elle dans un entretien à La Tribune dimanche. Reçue pour la première fois à Matignon, lundi 25 novembre, Mme Le Pen dit rester « constructive », mais prévient M. Barnier que s’il refusait de négocier, ce serait lui qui prendrait alors « la décision du déclenchement de la censure ». Elle soutient avoir « tiré à peine 10 % des mesures » du contre-budget présenté par le RN « pour en faire des lignes rouges, à savoir des suppressions de taxes ou d’impôts avec, en contrepartie, des recettes nouvelles, puisque nous ne voulons évidemment pas aggraver le déficit ».

Même si le budget de la « Sécu » a fait l’objet d’un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire, mercredi 27 novembre, le gouvernement peut encore modifier son texte jusqu’au dernier moment pour satisfaire aux exigences des oppositions.

« L’absence de budget, l’instabilité politique entraînerait une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française », a fait valoir, de son côté, le ministre de l’économie lors d’un point presse au lendemain du maintien de la note AA− de la France par l’agence américaine S&P. « Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l’intérêt général, notre pays a besoin d’un budget et j’appelle chacun à ses responsabilités », a-t-il plaidé.

« Lignes rouges » fixées par le RN

Samedi matin, le député (RN) de la Somme Jean-Philippe Tanguy, chargé des questions économiques au sein du parti d’extrême droite, avait déclaré aux Echos : « Nous attendons de voir le projet de budget de la Sécurité sociale lundi pour en tirer les conséquences. Si le texte n’a pas évolué et que le gouvernement décide d’un 49.3, nous voterons la censure ».

« Nos lignes rouges sont les mêmes depuis le début de la discussion budgétaire et nous ne reculerons sur aucune de nos demandes. Hors de question de transiger sur la revalorisation de toutes les retraites au 1er janvier », a par ailleurs commenté, cette fois-ci sur le projet de loi de finances discuté au Sénat en parallèle de celui de la Sécurité sociale, M. Tanguy.

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Après un recul sur les retraites ou les cotisations patronales, le gouvernement a accepté de ne pas augmenter, dans le projet de loi de finances, une taxe sur l’électricité au-delà de son niveau d’avant le bouclier tarifaire afin de satisfaire le RN, qui menace de s’allier à la gauche pour le renverser.

Les « lignes rouges » formulées par le parti d’extrême droite comprennent donc, par ailleurs, l’annulation de la désindexation partielle des retraites sur l’inflation – représentant 3 milliards d’euros d’économies – au 1er janvier et du déremboursement des médicaments.

« Au fond, on peut se poser une question quand celles et ceux qui avaient certaines lignes rouges en annoncent d’autres au fur et à mesure », a commenté Antoine Armand, samedi. « Nous avons encore quelques jours (…) de débat démocratique. Que ce débat se tienne avec, au centre du jeu, le fait de ramener la France à un déficit sous les 5 % du produit intérieur brut, bien loin des postures », a encore appelé le ministre.

Dans le même temps, le Sénat poursuivait, samedi, l’examen du volet recettes du projet de loi de finances, qu’il devrait adopter, dimanche, après l’avoir en partie remanié. Après une semaine de débats scrutés comme rarement au Palais du Luxembourg, les sénateurs ont globalement approuvé l’essentiel des mesures phares du gouvernement, en quête de 60 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025, contre 6,1 % en 2024. Les Sénateurs basculeront, dès lundi, sur l’examen du volet dépenses du budget de l’Etat.

Le Monde avec AFP

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