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L’arrivée en « France hexagonale », heure de vérité pour les escrimeurs guadeloupéens

by Marko Florentino
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Luidgi Midelton, lors de sa victoire en finale de l’épée du championnat d’Europe d’escrime, le 20 juin 2024, à Bâle (Suisse).

Quand René Gros-Dubois a fondé le premier club d’escrime de Guadeloupe, en 1968, il n’imaginait certainement pas qu’un bon demi-siècle plus tard son île fournirait un quart du contingent des escrimeurs français sélectionnés pour les Jeux de Paris. L’équipe de France olympique, qui dispute jusqu’au dimanche 23 juin les championnats d’Europe d’escrime à Bâle (Suisse), compte en son sein six tireurs guadeloupéens, auxquels on pourrait ajouter l’épéiste Marie-Florence Candassamy, née à Paris de parents guadeloupéen et martiniquais.

Cette génération d’escrimeurs de haut niveau n’est pas spontanée. Elle est le fruit du travail d’entraîneurs passionnés qui ont implanté ce sport aux Antilles, mais doit aussi beaucoup à une championne qui a ouvert la voie aux jeunes Guadeloupéens : toutes et tous disent avoir été inspirés par Laura Flessel, double championne olympique d’épée aux Jeux d’Atlanta, en 1996, puis première ministre des sports de la présidence d’Emmanuel Macron, en 2017-2018.

Un autre point commun à ces escrimeurs est qu’ils ont dû surmonter une période particulièrement délicate : le départ pour la métropole, indispensable pour intégrer des structures de haut niveau, dont les Antilles sont dépourvues. « Ça a été un moment très compliqué, avoue Luidgi Midelton, devenu champion d’Europe d’épée jeudi 20 juin et arrivé au pôle France de Reims à l’âge de 17 ans. Il y avait l’éloignement de la famille, le climat… J’avais l’impression d’avoir perdu tous mes repères. »

L’épéiste Coraline Vitalis, médaillée de bronze à Bâle, vendredi, avec l’équipe de France féminine, ne dit pas autre chose, elle qui a passé son premier hiver en métropole à se morfondre à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), dans le bois de Vincennes à Paris, ne sortant de sa chambre que pour suivre des séances de rééducation consécutives à une opération. « J’appelais mes parents deux fois par jour, à l’heure du déjeuner et avant d’aller me coucher », se souvient-elle.

Ce déracinement, tous ne le surmontent pas. « J’ai bien songé à repartir, mais le mental a fini par faire la différence, reprend Luidgi Midelton. Parmi les sportifs ultramarins qui étaient à Reims en même temps que moi, je pense être l’un des rares à avoir continué. »

« Le grand saut »

Son coéquipier Yannick Borel n’est pas passé par les mêmes états d’âme. « Ça n’a pas été si compliqué que cela, car je savais ce que je voulais, affirme le champion du monde 2018. Ce n’était pas subi, mais choisi. La volonté de réussir a été ma locomotive. Et puis il y avait déjà pas mal d’ultramarins en équipe de France, ça a facilité les choses. » Beaucoup évoquent les moments passés avec d’autres sportifs antillais ou de la famille installée en métropole, bouffées d’air qui les ont alors aidés à surmonter le mal du pays.

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