Voilà maintenant quatre jours que Michel Barnier a rendu les clés de l’hôtel Matignon au chef de l’Etat. Mais, en ce lundi 9 décembre, les affaires continuent pour Astrid Panosyan-Bouvet. La ministre démissionnaire du travail n’abandonne pas la ligne qui fut la sienne depuis son entrée au gouvernement, il y a deux mois et demi : écouter, ausculter, s’enquérir. Les responsables de la CFTC, de FO et de la CGT défilent à tour de rôle dans son bureau, provisoirement transféré – pour cause de rénovation immobilière – dans l’imposant édifice du ministère de la santé, avenue Duquesne, à Paris. Des rendez-vous prévus de longue date, qu’elle avait proposé d’annuler, mais que ses interlocuteurs ont tenus à maintenir.
Astrid Panosyan-Bouvet ne s’en cache pas : elle aimerait transformer sa période d’essai, commencée le 21 septembre, en un contrat d’une durée un peu plus longue dans l’équipe dirigée par François Bayrou. Elle semble ne pas être la seule à former ce vœu : M. Barnier a, plusieurs fois, assuré qu’il plaiderait pour qu’elle conserve son portefeuille.
De façon peut-être plus inattendue, elle bénéficie aussi du soutien ou, à tout le moins, de la sympathie des responsables syndicaux et patronaux, plusieurs d’entre eux souhaitant explicitement la voir rester. Après sept années de macronisme lors desquelles les corps intermédiaires ont été malmenés, négligés, humiliés parfois même, elle a redonné des marges de manœuvre aux porte-parole des travailleurs et des chefs d’entreprise.
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