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Selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, l’offensive israélienne menée dans l’enclave palestinienne en représailles à l’incursion de commandos du Hamas dans le sud de l’Etat hébreu, le 7 octobre 2023, a fait 32 226 morts, dont 84 au cours de la journée écoulée, notamment dans la ville de Gaza, dans le Nord, et dans celles de Khan Younès et de Rafah, dans le Sud.
Emmanuel Macron réitère « sa ferme opposition » à une offensive israélienne sur Rafah
Le président français, Emmanuel Macron, a marqué à nouveau dimanche « sa ferme opposition » à une offensive israélienne sur Rafah, en avertissant Benyamin Nétanyahou que « le transfert forcé de population constituait un crime de guerre ».
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, ne cesse de répéter qu’une offensive terrestre est nécessaire à Rafah, afin de parvenir à la « victoire totale » contre le Hamas. Selon l’ONU, près de 1,5 million de Palestiniens sont massés dans cette ville à la frontière avec l’Egypte.
Lors d’un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, le dirigeant français a aussi réitéré son appel à « un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza » et condamné « fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation ». Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée, en vue d’y bâtir de nouvelles colonies.
Le Croissant-Rouge fait état du siège de deux autres hôpitaux par l’armée israélienne dans la bande de Gaza
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état dimanche du siège de deux autres hôpitaux dans la bande de Gaza par l’armée israélienne, qui a confirmé une intervention dans le quartier mais pas dans les établissements hospitaliers. L’armée mène depuis lundi dernier une opération d’envergure sur le grand complexe hospitalier d’Al-Shifa.
Selon le Croissant-Rouge, des véhicules militaires sont arrivés dimanche matin aux abords des hôpitaux Nasser et Al-Amal, dans la ville de Khan Younès, dans le sud du territoire, au milieu de tirs et d’un bombardement « intenses ». L’organisation ajoute dans un communiqué qu’un de ses bénévoles a été tué à l’aube par des tirs israéliens alors qu’il se trouvait dans l’hôpital Al-Amal.
L’armée israélienne, sollicitée par l’Agence France-Presse, a déclaré avoir lancé une opération dans le quartier Al-Amal « en vue de continuer à démanteler les infrastructures terroristes et éliminer les acteurs terroristes dans le secteur », mais affirme que ses troupes « n’opèrent pas actuellement dans les hôpitaux ».
Le Hamas rapporte de profondes divergences avec Israël dans les discussions pour une trêve
Les chefs des services de renseignement américain et israélien ont quitté Doha après un nouveau cycle de pourparlers en vue d’une trêve dans la bande de Gaza, a-t-on appris dimanche de source proche des discussions, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
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William Burns, directeur de la CIA, et son homologue du Mossad, David Barnea, ont quitté la capitale qatarie samedi en fin de journée « pour informer leurs équipes respectives (…) de ce cycle » de négociations, qui portait « sur les détails et un ratio pour l’échange d’otages et de prisonniers », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat.
Les autorités israéliennes avaient annoncé jeudi que le chef du Mossad se rendrait vendredi à Doha pour y rencontrer celui de la CIA, ainsi que le premier ministre qatari et le chef des services de renseignement égyptien. Il s’agissait de sa deuxième visite en une semaine, depuis la reprise des pourparlers, après l’échec des efforts déployés par les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte pour parvenir à une trêve avant le ramadan, qui a débuté il y a deux semaines.
Un responsable du Hamas avait fait état samedi de « profondes divergences » avec Israël dans les discussions sur le cessez-le-feu, le retour complet des déplacés et la gestion de l’aide humanitaire.
Poursuites des opérations israéliennes à Khan Younès et à Gaza
Dimanche, l’armée israélienne a annoncé la poursuite de ses opérations terrestres et aériennes à Khan Younès. Selon des témoins interrogés par l’AFP, des dizaines de blindés et de chars ont mené une incursion dans le centre-ville vers 2 heures du matin, accompagnée de frappes aériennes, dans le centre de la ville et aux environs des deux grands hôpitaux, Nasser et Al-Amal.
Dans la ville de Gaza, l’armée poursuit également l’opération lancée le 18 mars contre le complexe hospitalier Al-Shifa. Elle a annoncé que plus de 170 combattants palestiniens avaient déjà été tués, et 480 autres arrêtés, tandis que « des armes » ont été découvertes dans l’hôpital. Selon le Hamas, trois bâtiments abritant des centaines de déplacés, de malades et de blessés ont été bombardés et incendiés dimanche.
Le secrétaire général de l’ONU reçu en Egypte
En visite au Caire, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a sommé dimanche l’Etat d’Israël « de lever les derniers obstacles » à l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Quand on observe Gaza, on dirait presque que les quatre cavaliers de l’Apocalypse galopent au-dessus, semant la guerre, la famine, la conquête et la mort », a déploré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri. « Le monde entier pense qu’il est plus que temps de faire taire les armes et de décréter un cessez-le-feu immédiat », a-t-il ajouté.
Le diplomate onusien avait auparavant rencontré le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, en présence de Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). M. Guterres s’était déjà ému la veille de la « douleur » des Gazaouis, prisonniers d’« un cauchemar sans fin », à l’occasion d’un déplacement au point de passage de Rafah, à la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza.
« D’un côté de la frontière, on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l’autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour », a-t-il constaté. Il a également rappelé le « rôle politique et humanitaire vital de l’Egypte avec l’aéroport d’El-Arich et le point de passage de Rafah, artères essentielles pour l’entrée de l’aide vitale à Gaza ».
L’UNRWA se dit interdite de toute livraison d’aide dans le nord de Gaza
L’UNRWA a elle annoncé dimanche, par la voix de son chef, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza.
« En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’UNRWA dans le nord » de la bande de Gaza, a annoncé Philippe Lazzarini sur X, soulignant que l’agence restait « la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens ».
L’agence n’avait dans les faits plus pu distribuer de l’aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.
« Empêcher l’UNRWA d’apporter de la nourriture, c’est en fait refuser la possibilité de survivre à des gens qui ont faim », a réagi le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a appelé à revoir « urgemment » cette décision.
Cette interdiction a été opposée au cours d’une réunion dimanche avec des responsables militaires israéliens, et faisait suite à deux précédents courriers de refus, a précisé Mme Touma à l’AFP. Aucune raison n’a été donnée, a-t-elle dit, ajoutant que « cette décision est un autre clou dans le cercueil » des efforts menés pour convoyer de l’aide aux Gazaouis.
Selon l’ONU, la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza sont menacés par la famine. La situation est particulièrement grave pour les au moins 300 000 personnes restées dans le nord du territoire, où l’acheminement de l’aide est encore plus difficile.
Nouveau vote au Conseil de sécurité de l’ONU pour un appel au cessez-le-feu
Le Conseil de sécurité de l’ONU va tenter à nouveau lundi d’adopter un texte exigeant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les Etats-Unis qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien.
Vendredi, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.
Le projet de résolution qui doit être mis au vote lundi est issu du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques, qui ont fait part d’un certain optimisme sur l’issue du vote.
La dernière version vue dimanche par l’AFP « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » – qui a déjà commencé il y a deux semaines –, devant « mener à un cessez-le-feu durable et permanent », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».
Contrairement au texte américain rejeté vendredi, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, même s’il « reconnait » l’existence de ces pourparlers visant à obtenir une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens. Le nouveau projet de résolution réclame d’autre part la « levée de tous les obstacles » à l’aide humanitaire.