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La guerre entre Israël et le Hamas a fait 31 819 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan diffusé mardi 19 mars par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, environ 1 160 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart, tués lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023 –, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP), établi à partir de sources officielles israéliennes.
Israël poursuit son opération contre l’hôpital Al-Shifa
Les efforts des médiateurs se poursuivaient mardi pour parvenir à une trêve à Gaza, où Israël mène depuis lundi une opération contre le Hamas dans l’hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien. L’armée israélienne affirme avoir tué « plus de 50 terroristes » et arrêté « approximativement 180 suspects ». Le ministère de la santé du Hamas a fait état de « dizaines de martyrs et de blessés » aux abords de l’hôpital. Depuis le début de la guerre, les établissements hospitaliers de Gaza sont souvent pris pour cible par l’armée de l’Etat hébreu, qui accuse le mouvement islamiste d’utiliser les civils comme boucliers humains.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé mardi soir Israël de « saboter » les négociations en cours pour une trêve dans la bande de Gaza avec son opération contre l’hôpital Al-Shifa. L’action des forces israéliennes « illustre leurs efforts pour semer le chaos et perpétuer la violence », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Après des mois d’efforts infructueux des médiateurs – les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte – pour parvenir à une trêve, le chef des services de renseignement israélien, David Barnea, s’est rendu lundi à Doha pour y rencontrer, selon une source proche des négociations, le premier ministre qatari, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, et des responsables égyptiens. M. Barnea a quitté Doha mardi, mais des « équipes techniques » continuent de discuter des détails d’un éventuel accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages, a assuré le porte-parole du ministère des affaires étrangères du Qatar.
L’aide humanitaire arrivée par bateau à Gaza acheminée dans le nord du territoire palestinien
Plus de cinq mois après le début de la guerre, les ONG et les agences de l’ONU continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le risque de famine dans le territoire assiégé, devenu un « cimetière à ciel ouvert » selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Dans ce contexte, l’aide humanitaire arrivée vendredi à Gaza, avec le premier bateau ayant emprunté un couloir maritime ouvert depuis Chypre, a été acheminée par une agence de l’ONU dans le nord du territoire, a annoncé mardi l’ONG chargée de l’opération. Le navire transportait 200 tonnes d’aide. Un deuxième bateau, avec à son bord 240 tonnes de nourriture, devrait partir de Chypre « dans les prochains jours », ont déclaré mardi les autorités chypriotes, précisant que les contrôles nécessaires avaient été réalisés.
La communauté internationale et les ONG soulignent toutefois que l’envoi d’aide par la mer ou les parachutages ne peuvent se substituer aux routes terrestres.
Une réunion est prévue jeudi à Chypre avec des représentants de quarante pays, afin d’« assurer la coordination nécessaire pour augmenter le flux d’aide humanitaire destiné à la population civile de Gaza et garantir la continuité de ce flux », ont dit les autorités chypriotes.
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Les sévères restrictions imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne et la possible utilisation de la faim comme arme pourraient « constituer un crime de guerre », a affirmé l’ONU mardi. Dans une déclaration envoyée aux médias, la représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a répondu au contraire qu’« Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour inonder Gaza d’aide ».
Emmanuel Macron interpellé à Marseille sur l’action de la France à Gaza
Emmanuel Macron a dû longuement se justifier mardi matin face à un habitant du quartier de la Castellane, à Marseille, qui lui reprochait de pratiquer « deux poids, deux mesures » dans son action en Ukraine et à Gaza. « On a donné tous les moyens qu’il faut à l’Ukraine pour pouvoir défendre ses droits. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on fait pour la Palestine, M. Macron ? », s’est indigné cet habitant, Ahmed Saïd, 35 ans.
« Nous faisons avec les moyens qui sont les nôtres, qui sont ceux de la diplomatie, de l’action humanitaire », lui a répondu le chef de l’Etat, en visite surprise dans la deuxième ville de France dans le cadre d’une opération contre le trafic de drogue. « On a soigné 1 000 Palestiniens sur le bâtiment militaire [le Dixmude], (…) on a livré des médicaments et des vivres avec les Jordaniens et les Egyptiens », a-t-il ajouté.
Cet habitant a aussi reproché au président de ne pas avoir fait comme l’Afrique du Sud, qui avait saisi la Cour internationale de justice fin décembre en accusant Israël de perpétrer un « génocide » à Gaza. Mais « la France n’est pas sur cette ligne », selon M. Macron.
Le chef de l’Etat a aussi été interpellé par une femme en pleurs, qui a évoqué le sort des enfants palestiniens. « Au nom de Dieu, ne laissez pas ces enfants mourir », a-t-elle imploré. « Je partage votre détresse », lui a dit le chef de l’Etat, affirmant que « la nature des opérations qui sont menées [par l’armée israélienne] est inacceptable ».
Le président a ensuite affirmé, lors d’un point presse, qu’il allait continuer à aller « au contact et à parler » avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, « en expliquant les risques qu’il court, y compris en [matière] de perception internationale et de capacité à construire la solution politique ». La « volonté d’éradiquer un groupe terroriste » ne « saurait justifier, quand on est une démocratie, de telles conséquences humanitaires », a-t-il poursuivi.