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L’Equateur unanimement condamné pour avoir pénétré de force dans l’ambassade mexicaine à Quito

by Marko Florentino
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Raid de la police équatorienne contre l’ambassade du Mexique, à Quito, le 5 avril 2024.

L’Amérique latine a une longue tradition en matière de droit d’asile. Les singulières images de la force publique équatorienne pénétrant, vendredi 5 avril au soir, dans les locaux de l’ambassade du Mexique à Quito ont suscité un tollé général. Les policiers ont emmené de force l’ancien vice-président équatorien, Jorge Glas, qui vivait dans l’ambassade mexicaine depuis décembre 2023. Requis par la justice de son pays, il avait demandé et obtenu, quelques heures avant son arrestation, l’asile politique au Mexique.

En dénonçant une « violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique », le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador – dit « AMLO » –, a rompu les relations diplomatiques de son pays avec l’Equateur. Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, lui a emboîté le pas et fait de même « par solidarité ». La ministre des relations extérieures mexicaine, Alicia Barcena, a fait savoir que le Mexique porterait l’affaire devant la Cour internationale de justice. Les images de Roberto Canseco, consul mexicain, frappé et jeté au sol par un policier, ont choqué le pays.

Les diplomates mexicains sont rentrés, dimanche 7 avril, dans leur pays, accompagnés à l’aéroport de Quito par les ambassadeurs allemand, panaméen, cubain et hondurien. « Notre personnel diplomatique laisse tout derrière lui en Equateur et rentre chez lui la tête haute. Même le dictateur [Augusto] Pinochet n’avait pas osé entrer dans l’ambassade du Mexique au Chili », a dit, dimanche en conférence de presse, la ministre Barcena, entourée du personnel diplomatique, qu’elle a longuement serré contre elle. Elle a ajouté que dix-huit pays d’Amérique latine et vingt pays d’Europe avaient soutenu le Mexique.

Gouvernés à gauche, le Brésil, la Colombie, le Chili et le Venezuela ont en effet immédiatement condamné l’opération policière équatorienne et la violation du droit international. L’Organisation des Etats américains (OEA), l’ONU et presque tous les pays du continent ont suivi. Le secrétaire général de l’OEA, l’Uruguayen Luis Almagro, a rappelé que « les Etats ne peuvent invoquer des normes internes pour justifier le non-respect de leurs obligations internationales ». Dans la soirée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterrez, s’est dit « alarmé » par le raid de la police équatorienne.

« Risque de fuite imminent »

Proches du président équatorien, Daniel Noboa, les Etats-Unis et l’Argentine de Javier Milei ont eux aussi dénoncé la violation de la convention de Vienne sur l’immunité du personnel diplomatique et l’inviolabilité des ambassades. Six opposants vénézuéliens sont réfugiés depuis fin mars dans l’ambassade d’Argentine à Caracas. Buenos Aires tente d’obtenir des sauf-conduits.

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