
A l’extrême droite, les adversaires d’hier ne sont jamais loin de redevenir les amis d’aujourd’hui, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver un emploi. Après avoir quitté avec pertes et fracas le Rassemblement national (RN) à la suite de la campagne présidentielle de 2022 pour rejoindre Eric Zemmour et son parti Reconquête !, Philippe Vardon se rapproche à nouveau de son ancienne formation politique.
Mercredi 7 août, il est officiellement devenu le collaborateur parlementaire de trois députés apparentés au groupe RN. La promotion fait office de lot de consolation pour le militant d’extrême droite resté à la porte du Parlement européen, le 9 juin – il ne figurait qu’en dixième position sur la liste de Reconquête !.
« Je ne suis pas au RN », insiste toutefois Philippe Vardon, jurant au passage qu’il « n’aura pas particulièrement d’échanges avec les autres députés du groupe ». « Je n’ai pas cette prétention. » L’ancien candidat à la mairie de Nice en 2020 pour le parti lepéniste arrive au Palais-Bourbon dans la roue des députés investis sous pavillon RN aux législatives du 30 juin et 7 juillet, à la faveur de l’accord électoral conclu entre Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal, au lendemain de la rupture de cette dernière avec Eric Zemmour.
A l’Assemblée nationale, Philippe Vardon assistera ainsi trois proches de l’eurodéputée : Thibaut Monnier (Drôme), l’ancien directeur de son école lyonnaise, l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques ; Anne Sicard (Val-d’Oise), son ex-cheffe de cabinet adjointe pour les européennes de 2024 et responsable du fonds de dotation du très radical Institut Iliade ; et Eddy Casterman (Aisne), l’un des soutiers de sa campagne des européennes.
La découverte que ces proches de Marion Maréchal étaient soutenus par le RN pour les récentes législatives avait laissé circonspects plusieurs cadres du parti. Les mêmes s’interrogent aujourd’hui sur la place qu’ils occuperont au sein du groupe parlementaire où l’on craint « la reformation d’un clan Marion Maréchal, version institutionnelle » autour de ces députés apparentés. Avec en mémoire la mandature 2012-2017 lors de laquelle la petite-fille de Jean-Marie Le Pen siégeait au Palais-Bourbon et coalisait autour d’elle un courant catholique traditionaliste.
L’un des animateurs de la mouvance identitaire
Au lendemain des législatives anticipées, le député de la Somme et proche de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, imputait dans le quotidien L’Opinion le score décevant du RN au second tour à l’« abîme entre nos positions réelles sur les sujets sociétaux et notre image dans la population ». Les droits des femmes et des LGBT+ en tête.
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