
Deux militaires sont morts, lundi 17 mars au matin, après qu’un TER a percuté le véhicule dans lequel ils se trouvaient à un passage à niveau, à Bailleul-Sir-Berthoult dans le Pas-de-Calais. Les causes et les circonstances de la collision restent à éclaircir.
« Une voiture a été percutée ce matin par un train au niveau d’un passage à niveau » près d’Arras, a fait savoir la SNCF, confirmant une information de La Voix du Nord. La délégation à l’information et à la communication de la défense a pour sa part confirmé « un accident ce matin [lundi] occasionnant la mort de deux militaires ».
Selon un communiqué du procureur de la République d’Arras, « les deux militaires avaient quitté leur régiment ce [lundi] matin à bord du véhicule auto-école, dans le cadre du permis de conduire militaire de l’un d’eux ». Le parquet d’Arras a ouvert une « enquête aux fins de recherche des causes de la mort », et saisi la section de recherches de la gendarmerie nationale de Lille.
Dépistages d’alcoolémie négatifs
L’enquête devra déterminer « notamment les raisons pour lesquelles le véhicule s’est retrouvé immobilisé sur le passage à niveau », ajoute le procureur d’Arras, Sylvain Barbier Sainte Marie. Les dépistages d’alcoolémie effectués sur les militaires le matin même et sur le conducteur du train après l’accident se sont avérés négatifs.
« Deux de nos militaires ont perdu la vie dans un tragique accident près d’Arras. Mes pensées vont à leurs familles, leurs frères d’armes, aux blessés ainsi qu’à tous ceux qui s’engagent pour défendre la nation », a réagi, sur X, le président de la République, Emmanuel Macron. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a lui exprimé sa « très vive émotion », précisant que les deux hommes faisaient partie du 41e Régiment de Transmissions basé à Douai (Nord).
Deux passagers du train, blessés légers, ont été hospitalisés, a précisé le procureur. Le conducteur du train, choqué, a été pris en charge par les secours, selon SNCF Réseau.
Une riveraine, agricultrice, dit avoir entendu le train klaxonner puis freiner sans pouvoir s’arrêter à temps puis percuter une voiture. Après avoir entendu les passagers crier, elle s’est rendue sur place. « Le moteur était sorti de la voiture, il y avait plein de trucs à terre, partout », a décrit Marion Saudmont, 28 ans, qui a appelé les pompiers.
Distance de freinage très supérieure pour un train
Selon SNCF Réseau, le train, qui reliait Hazebrouck (Nord) à Arras, transportait une centaine de passagers. Ils ont été transférés dans des bus et la circulation a été interrompue une bonne partie de la journée dans les deux sens. Le TER est resté arrêté plusieurs heures au milieu des champs, à quelques dizaines de mètres du passage à niveau dont les barrières étaient relevées, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse, sur place.
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Un homme était déjà mort percuté par un train à ce même passage à niveau en juin dernier, selon La Voix du Nord, mais selon le maire de Bailleul-Sir-Berthoult, il s’agissait alors d’un suicide.
En 2023, 39 accidents impliquant un train ont été recensés en France, d’après la base de données des accidents corporels de la circulation. Ces accidents s’avèrent souvent graves, puisque 29 d’entre eux ont été mortels, soit 74 %. La France compte 15 000 passages à niveau, dont 60 % sont équipés de dispositifs automatiques (feux de signalisation et/ou barrières), selon la même source.
SNCF Réseau, qui mène des campagnes de sensibilisation sur les bons comportements à adopter aux passages à niveau, rappelle que la distance de freinage d’un train est « dix fois supérieure à celle d’un véhicule : à 100 km/h, un train a besoin de 1 kilomètre pour s’arrêter ».