
Le système n’est pas déployé, mais c’est un peu la panique à Washington. Les services de renseignement américains disent avoir appris que la Russie progressait sur un nouvel armement – possiblement nucléaire – pouvant viser le système de satellites américains.
C’est ce qu’a confirmé, jeudi 15 février, John Kirby, porte-parole du conseil national de sécurité, confirmant qu’il s’agissait « d’une capacité antisatellite que la Russie développe ». « Il n’y a aucune menace immédiate pour la sécurité de qui que ce soit. Ce n’est pas une capacité active et elle n’a pas encore été déployée, a-t-il précisé. Nous ne parlons pas d’une arme qui peut être utilisée pour attaquer des êtres humains ou provoquer une destruction physique ici sur Terre. » M. Kirby n’a pas confirmé qu’il s’agissait d’une arme nucléaire destinée non pas à viser la Terre mais à réduire au silence le système de satellites des Etats-Unis via l’émission de radiations, comme l’écrit la presse américaine sur la foi de sources confidentielles concordantes.
Mais l’heure est plutôt à la dramatisation. « Il ne s’agit pas d’une capacité active, mais d’une capacité potentielle que nous prenons très au sérieux », a renchéri le secrétaire d’Etat Antony Blinken, disant que les Etats-Unis auraient des révélations supplémentaires « très rapidement ».
La Maison Blanche en a informé les parlementaires américains de la commission du renseignement ainsi que ses alliés européens, écrit le New York Times.
On confirme, du côté français, avoir été « briefé ». La question suivante consiste à savoir si la Russie envisage de quitter le traité de 1967 qui interdit le déploiement d’armes nucléaires dans l’espace. Son abandon pourrait lancer une nouvelle course aux armements inédite.
A Moscou, selon Associated Press, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a décrit les allégations concernant une nouvelle capacité militaire russe comme une ruse destinée à amener le Congrès américain à soutenir l’aide à l’Ukraine. « Il est évident que Washington essaie de forcer le Congrès à voter sur le projet de loi sur l’aide par tous les moyens, a déclaré M. Peskov dans des propos repris par les agences de presse russes. Voyons quelle ruse la Maison Blanche va utiliser. »
Dans un communiqué lapidaire où il invoquait une « menace nationale sérieuse », le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants américaine avait demandé dès mercredi à la Maison Blanche de déclassifier le sujet. « Je demande au président Biden de déclassifier toutes les informations relatives à cette menace afin que le Congrès, l’administration et nos alliés puissent discuter ouvertement des actions nécessaires pour répondre à cette menace », déclarait ce jour-là l’élu républicain de l’Ohio, Mike Turner.
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